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Coronavirus : concrètement pourquoi l’Italie ?

Un basculement s’est effectué, la Chine laisse une triste première place à l’Italie. Il s’agit du nombre de morts, lié au coronavirus. L’Italie, est aussi chronologiquement le premier foyer européen de la pandémie. Il existe certaines raisons, et certains facteurs qui expliquent comment l’Italie en est arrivée là. Cependant, il reste encore des zones d’ombre.

Tout d’abord, il convient d’accepter que tout ne s’explique pas, du moins en l’état actuel. Par exemple, la raison qui fait que l’Italie a été touchée avant les autres pays européens. Par contre, les conséquences sont faciles à deviner. Le pays n’a pas véritablement eu le temps de comprendre à quoi, il avait à faire face. Les services hospitaliers se sont donc vite retrouvés saturés, et les médecins ont dû se mettre à faire de terribles choix dans l’urgence. Ce n’est pas forcément le meilleur des scénarios, pour prendre à chaque fois la meilleure décision, surtout à long terme. Par contre, les pays voisins ont profité de cet impact sur l’Italie, et ils ont eu plus le temps pour se préparer.

Tout d’abord, les méthodes de comptage diffèrent suivant les pays

Dans ce contexte, le choix de l’Italie a été d’adopter un dépistage « seulement sur les personnes symptomatiques ». Ce choix n’inclut pas dans les statistiques, les personnes potentiellement positives, mais ne présentant pas ou peu de symptômes. Au contraire de pays, comme l’Allemagne qui a opté pour un dépistage large. Celui-ci, a permis de détecter de nombreuses personnes infectées, alors qu’elles ne présentaient presque aucun symptôme. Evidemment, dans ce cas le taux de mortalité est plus faible, car le nombre de cas bénins est pris en compte. De plus, l’Italie a fait le choix d’intégrer dans le nombre total de décès, aussi bien les patients morts du Covid-19 que ceux, positifs au coronavirus, mais morts d’une autre pathologie. Ce choix, n’est pas forcément celui en vigueur dans d’autres pays.

Au-delà du hasard et des méthodes de comptage, on retrouve ensuite plusieurs facteurs, qui expliquent le cas italien. Il y en a 2 principaux, la moyenne d’âge élevée dans le pays, et l’organisation sanitaire.

Moyenne d’âge et qualité des infrastructures sanitaires

Premièrement, la forme la plus grave du coronavirus, concerne les personnes âgées ou atteintes d’autres pathologies. Or, l’Italie a la population la plus âgée au monde après le Japon. Cette grande proportion de personnes âgées intervient aussi dans le mode de fonctionnement du pays et influe sur les liens sociaux entre les générations. La chercheuse de l’université d’Oxford Jennifer Downd, explique « la famille élargie, est l’un des piliers de la société où les grands-parents vont chercher leurs petits-enfants à l’école, les gardent, font peut-être les courses de leurs enfants de 30 à 40 ans, s’exposant dangereusement à la contagion ».

Deuxièmement, la propagation et la réponse au virus, dépendent bien sûr de la qualité des structures de soins qui y font face. Il est devenu en plein crise, impossible d’assurer la prise en charge complète de tous, pour une durée moyenne de plusieurs semaines. Dans des conditions aussi critiques, la priorité est donnée aux patients qui ont une plus grande chance de survie. Pour les autres, la prise en charge ne sera sûrement pas aussi performante.

L’heure n’est pas aux accusations, ou à la mise à l’index. Il convient surtout de bien comprendre et prendre en compte, les bons et les mauvais exemples, pour en tenir compte pour la suite. Il est évident, qu’aucun pays n’est complètement préparé et à l’abri de telles catastrophes sanitaires.

Crédit photo : ludovico lovisetto

 

 

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La Rédaction