Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le 13 février, il a vendu en bourse des titres d’une valeur comprise entre 628 000 dollars et 1,7 million de dollars. Quelques jours plus tard, l’épidémie gagnait en ampleur et la plupart des actions qu’il a vendues, ne valaient plus grand-chose. Il n’en faut pas plus pour nourrir les soupçons de délits d’initié. D’une part, car il est le président de la Commission en charge des questions sur le renseignement au Sénat. D’autre part, Il est aussi membre de la Commission en charge de questions de santé. A ce titre, il a été l’un des rares participants à une réunion fin janvier, avec les conseillers scientifiques de la Maison-Blanche en charge de la riposte américaine au coronavirus.
Un discours et des actes divergents
Après cette réunion, son discours s’est calqué sur celui du président américain. Richard Burr, répète “les États-Unis sont plus préparés que jamais pour faire face à des menaces sanitaires, tel que le coronavirus”. Il maintient “le Congrès et le gouvernement ont été prompts à identifier les problèmes et à améliorer les capacités de réponse du pays, quel que soit le risque épidémiologique”. Il n’en faut pas plus, pour que les critiques arrivent du clan démocrate, mais aussi parmi les soutiens conservateurs.
D’autres sénateurs dans le même cas
Richard Burr, n’est pas le seul dans la tourmente. Le New York Times a identifié trois autres sénateurs, deux républicains et une démocrate. Ces élus, ont vendu pour des millions de dollars d’actions qui depuis, ont perdu parfois près de 50 % de leur valeur. Ils ont agi après avoir assisté à des réunions sur le risque épidémique avec des équipes de spécialistes. C’est le cas de la sénatrice démocrate de Californie, Dianne Feinstein. Elle siège avec Richard Burr, à la commission sénatoriale sur le renseignement. Pour se défendre, elle affirme que son argent est géré par un fonds indépendant, sur lequel elle n’a aucun droit de regard.
Idem pour la sénatrice Kelly Loeffler. Elle fait partie de celles, qui ont accusé les démocrates de nourrir inutilement l’inquiétude populaire. Pourtant, après une réunion en petit comité de la Commission à la santé du Sénat sur le Covid-19, son mari et elle ont commencé à vendre massivement des actions. Mieux encore, ils ont fait de très judicieux placements en achetant des parts de Citrix. C’est une start-up, qui propose un logiciel facilitant le télétravail.
Pour en revenir à Richard Burr, rappelons qu’en 2012, le président Barack Obama avait réussi à faire passer une loi, pour limiter la possibilité que les élus utilisent des informations pour boursicoter. Il fut l’un des sénateurs qui s’était le plus opposé à ce texte. Au moins, on ne peut pas lui reprocher une forme de constance dans sa manière de faire des affaires.
Crédit photo : joshua sukoff