L'Echo

L’Occitanie : un dynamisme démographique en demie-teinte

Un regard précis et une attention profonde permettent souvent de nuancer, voire de contredire, ce que l’on croit être des tendances. A ce titre, les territoires de l’Occitanie apparaissent, comme une région dynamique. Le développement de Toulouse ou de Montpellier, en sont les parfaits exemples. Pourtant, au-delà de ces 2 villes symboles qui attirent de nouveaux arrivants, une étude publiée par l’Insee, montre que depuis 50 ans, des territoires se dépeuplent en Occitanie.

L’Insee a mesuré l’évolution des 215 bassins de vie de la région. Pour cela, elle a étudié les recensements de la population de 1968, 1975, 1982, 1990, 1999, 2008 et 2016. Ces bassins, représentent les plus petits territoires sur lesquels les habitants ont accès aux équipements et services les plus courants. Le résultat est sans appel, de nombreux territoires d’Occitanie sont aujourd’hui moins peuplés qu’il y a cinquante ans.

L’Insee révèle l’ampleur du déclin démographique

Les causes de ce déclin démographique sont classiques. En priorité, les emplois proposés n’ont au mieux pas évolué, et le plus souvent, ils ont baissé. 2 raisons majeures ont causé cette baisse de l’emploi. Premièrement, il faut noter la disparition de nombreuses exploitations agricoles familiales. Deuxièmement, la fin de certaines histoires industrielles, comme les mines de charbon cévenoles ou de grands centres textiles par exemple. A partir de là, l’Insee explique que dans « les villes et campagnes moins peuplées, des artisans et des commerçants ont fermé boutique faute de clients, dans un contexte marqué aussi par de profondes transformations des modes de vie et de consommation ».

L’agriculture, la grande perdante

Pour en revenir à l’agriculture, l’Insee dénombre « 93 000 emplois d’exploitants et d’ouvriers agricoles, ont été perdus dans les territoires, en déclin démographique d’Occitanie depuis 1968″. Cela représente 78 % des emplois liés à l’agriculture en moins. En cause, les politiques d’orientation agricole qui ont accéléré l’exode rural. Les mutations ont privilégié les grandes exploitations agricoles. De fait, beaucoup de petites exploitations montagnardes et familiales entre autres, qui associaient culture et élevage ont disparu. De plus, les femmes d’agriculteurs ont dû travailler à l’extérieur pour aider. Elles sont nécessairement devenues de plus en plus autonomes sur le plan économique. « Le travail en dehors de la ferme était devenu majoritaire pour les épouses en 2008« , note le rapport.

Cinquante années plus tard, les emplois agricoles ne constituent plus que 12 % des effectifs dans les territoires, en déclin démographique. Cette situation, a été atteinte avant la fin des années 2000. En contre-partie, il y a bien eu quelques implantations de cadres, et de professions intermédiaires, mais on est loin d’un remplacement quantitatif.

Crédit photo : dat-vo

 

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La Rédaction