A vos jeux, faites vos jeux, attention, parfois rien ne va plus ! Du côté français, les jeux d’argent et de hasard attirent un peu moins de joueurs très occasionnels. Par contre la « dépendance » guette, car si moins de Français jouent, ceux qui parient le font plus intensivement. Une vaste enquête de Santé publique France, sur le sujet vient de paraître. Elle confirme, que jouer est l’un des loisirs préférés des Français, ils continuent à y consacrer environ 10 % de leur budget.
Cela représente une dépense nette de 10,4 milliards d’euros en 2017, c’est-à-dire, qu’elle prend en compte la différence entre le montant des mises et celui des gains reversés. On inclut dans ces dépenses, la loterie, les paris hippiques et sportifs. Côté bonne nouvelle, il faut noter qu’en 2019, moins de Français ont joué aux jeux d’argent et de hasard. 47,2 % des Français l’ont fait au moins une fois, contre 56,2 % il y a cinq ans. Cette baisse se ressent essentiellement à la FDJ, qui regroupe des joueurs participants exclusivement aux jeux de loterie. Par contre, le secteur qui ne connaît pas la crise, c’est celui des paris sportifs. Ils ont enregistré au contraire une forte progression d’environ 60 % et concernent désormais 11 % des joueurs.
Une majorité d’hommes actifs de 25 à 54 ans
Parmi ses joueurs, le profil moyen décrit plutôt des hommes de 25 à 54 ans, professionnellement actifs, appartenant aux professions intermédiaires. Ils ont un niveau d’éducation un peu moins élevé que celui des non-joueurs, mais avec un niveau de revenu supérieur. En fait, 44 % jouent moins d’une fois par mois, et ils peuvent être considérés, comme des joueurs occasionnels.
L’enquête a été faite par Santé publique France, qui est en fait, l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) et l’Observatoire des jeux (ODJ). Cela sous-entend, qu’il y a des inquiétudes sur un possible phénomène d’addiction. A ce sujet, le rapport fait justement apparaître des pratiques plus intensives qu’autrefois. Au cœur de cette addiction, on retrouve l’augmentation des mises sur les paris sportifs. Cette croissance, profite des mises sur internet pour être « multipliée par 2,8 en cinq ans ». Il n’y a là aucun hasard, car les paris sportifs ont largement été mis en avant à grands coups d’exposition publicitaire.
De plus en plus de joueurs excessifs
Du coup, on retrouve une proportion plus importante de joueurs excessifs. Celle-ci, a doublé en cinq ans, passant de 0,8 % à 1,6 % des joueurs (340 000 personnes). Jean-Michel Costes, le directeur des études de l’Observatoire des Jeux, explique « en terme de santé publique, on est très loin des autres addictions comme l’alcool ou le tabac, qui touchent beaucoup plus de personnes. Mais il y a une augmentation significative du nombre de personnes en difficulté ».
Crédit photo : heather gill