Les dernières prestations de l’attaquant Français Karim Benzema avec son club du Real Madrid, ont une nouvelle fois réactivé la pertinence de sa sélection avec l’équipe de France. Cependant, dans le même temps, le parquet de Versailles a demandé l’ouverture d’un procès à son encontre. Il est toujours question de « complicité de tentative de chantage ». Cette concordance rappelle, que la présence de Karim Benzema en équipe de France dépasse de loin le cadre strictement sportif. C’est bien la médiatisation de l’affaire qui date aujourd’hui de 5 ans, qui aura coûté à Benzema sa place en Bleu. Cette affaire devrait d’ailleurs encore le poursuivre.
Retour sur cinq ans de polémiques
En ce début de mois d’octobre 2015, le premier footballeur de renom au centre de cette affaire, c’est Djibril Cissé. Il est placé en garde à vue avec trois autres personnes. Ils seraient impliqués dans une affaire de chantage à la sextape, à l’encontre de Mathieu Valbuena. Celui-ci, est alors le meneur de jeu de l’Olympique Lyonnais et international tricolore. 100 000 euros sont exigés afin de ne pas diffuser une vidéo intime de lui et sa compagne. Djibril Cissé est rapidement libéré, mais les autres sont mis en examen pour « chantage et participation à une association de malfaiteurs ».
Le travail des enquêteurs sur le dossier les mène jusqu’à Karim Zenati. Il s’avère être un ami d’enfance de Benzema. Il aurait été chargé par les maîtres chanteurs de convaincre Karim de discuter avec Valbuena, pour le convaincre de payer.
Evidemment, l’attaquant du Real se défend. Dans un premier temps, il explique être simplement « intervenu amicalement auprès de Mathieu Valbuena, pour lui dire de ne pas se laisser faire« . Loin de convaincre les enquêteurs, Benzema est placé en garde à vue le 4 novembre 2015 à Versailles. De fait, il s’ensuit une mise en examen pour « complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs ». Benzema est placé alors sous contrôle judiciaire.
La fin de Benzema sous le maillot tricolore
A partir de là, différentes instances se positionnent sur l’affaire, et les choses ne sont définitivement plus, du simple ressort du sélectionneur. Noël Le Graët, le président de la Fédération française de football (FFF) annonce que Benzema ne jouera plus sous le maillot des Bleus.
La cassure est effective et la tache apparaît indélébile. En février 2016, le joueur est toujours mis en examen. Du coup, la FFF et Didier Deschamps décident de ne pas convoquer la star du Real pour l’Euro 2016, qui se déroule en France. Lentement, l’affaire draine son lot de polémiques médiatiques. Sexe, foot et racisme, un cocktail détonant, qui fait vendre de l’information, se met en place. Benzema et ses fans expliquent, que Deschamps « a cédé sous la pression d’une partie raciste de la France. » De son côté, Valbuena ne participera pas non plus à l’Euro 2016 après une saison en demi-teinte du côté de l’OL.
Et finalement un procès ?
Une petite éclaircie dans le dossier pour Karim en juillet 2017. La Cour de cassation donne gain de cause aux avocats du joueur. Ceux-ci dénoncent l’implication d’un policier sous couverture dans l’affaire. Elle désigne la Cour d’appel de Paris pour de nouveau statuer. Hélas, cette Cour infirme finalement la décision de la Cour de cassation en novembre 2018. Par contre, elle juge conforme les agissements de « Lukas », l’officier de police sous couverture. En cela, elle confirme la conformité de l’enquête menée à l’encontre des maîtres chanteurs et de Karim Benzema.
La situation continue alors de s’aggraver pour le joueur Madrilène. En décembre 2019, la Cour de cassation rejette un autre pourvoi de Benzema. Plus rien donc ne s’oppose à sa mise en examen pour « complicité de tentative de chantage ». Une demande de procès a donc été faite par le parquet de Versailles. Pendant ce temps-là, l’horloge physique tourne. A 33 ans maintenant, le joueur va certainement allonger la liste des grands attaquants, qui n’ont pas eu la carrière internationale méritée.
Credit photo : Football_wall2-