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Le coronavirus : un virus « sexiste » ?

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Cette affirmation, ce n’est pas le fruit du délire de militants très impliqués dans la défense des droits des femmes. C’est la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva, qui en parle dans un billet de blog. Elle affirme, que selon le FMI, les conséquences de la pandémie actuelle, pourraient entraver le nivellement de l’écart économique entre les sexes. Cela, mettrait fin aux efforts globalement positifs de ces 30 dernières années.

Si le blog est celui de Kristalina Georgieva, l’article est co-signé par trois autres responsables du Fonds Monétaire International. Il ne dénonce pas forcément un retour en force du machisme, mais il désigne des conséquences mécaniques simples. En effet, le choc économique provoqué par la crise, affecte plus les femmes. Celles-ci, occupent davantage les emplois des secteurs durement touchés. Dans ces secteurs où les femmes occupent davantage d’emplois, on trouve le tourisme ou l’hôtellerie, la vente au détail, et plus globalement, les domaines liés à différents services.

Des conséquences dues à la quantité, mais aussi à la nature des emplois

Le phénomène n’est pas juste lié à la quantité de travail. Il est aussi question, de la nature des emplois et de leurs spécificités. Ainsi, les femmes continuent à effectuer la majeure partie des travaux ménagers. Ce sont aussi souvent elles, qui assument l’essentiel des responsabilités familiales grandissantes, pendant les mesures de confinement. L’exemple classique est la fermeture d’écoles. Nombreuses sont celles, qui ont dû mettre leur profession entre parenthèses, pour assumer la garde des enfants. Une fois les mesures levées, les femmes mettent plus de temps à retrouver un emploi à plein temps.

A cela, il faut noter d’autres caractéristiques, comme le fait que la nature des emplois, n’est pas compatible avec le recours au télétravail. Celui-ci d’ailleurs, est une option compliquée pour une personne devant faire face aussi aux tâches ménagères et à la garde des enfants.

Jeunes filles obligées de se marier

Ces considérations sont évidemment valables dans les pays fortement industrialisés. Dans d’autres pays, les conséquences sont plus lourdes. Dans l’urgence, on assiste à des manières de faire, et le recours à des réflexes bien archaïques. En priorité, il s’agit pour les jeunes filles d’abandonner l’école et de travailler pour compléter le revenu du ménage. En Inde, depuis l’entrée en vigueur du confinement, les mariages organisés pour les jeunes filles ont augmenté de 30 %. A plus long terme, on peut retrouver un cercle vicieux difficile à contrecarrer. Avec moins d’éducation, les filles ont moins de choix, ce qui les maintient dans un cycle de pauvreté et de vulnérabilité.

Les meilleurs exemples actuels pour atténuer ces effets négatifs, nous viennent de pays comme l’Autriche, le Portugal et la Slovénie. Des solutions ont été établies, sur la base d’une aide familiale. Un droit statutaire à un congé (partiellement) payé pour les parents ayant des enfants en dessous d’un certain âge, a été instauré. A noter, que de son côté, la France avait étendu le congé maladie aux parents touchés par les fermetures d’écoles, si aucune prise en charge ou aucun autre mode de travail n’avait pu être trouvé.

Crédit photo : femme_chinoise

 

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La Rédaction