Dans les moteurs de recherche européens, il est évident que le mot coronavirus, a supplanté celui de Brexit. En effet, les feux de l’actualité donnent l’impression que ce dernier est en suspens. Ce n’est pas exactement le cas, mais un peu comme le virus, le Brexit n’en finit pas de revenir sur la sellette sous une forme un peu différente. Actuellement, les acteurs politiques accumulent réunions sur réunions, pour mettre en place un accord. Un véritable vaccin, qui permettrait d’organiser les relations post-Brexit entre Londres et Bruxelles. Nous en sommes encore loin.
Évidemment, chacun se rejette mutuellement la faute, ce qui conduit à l’impasse actuelle. Les 2 parties campent sur leurs positions, et ils restent persuadés avoir trouvé l’hydroxychloroquine, qui convient à la situation. C’est donc l’occasion de faire le point sur les raisons qui poussent les 2 camps à gesticuler, pour définir les barrières à mettre en place. Attention, le but est de trouver un accord avant fin octobre. Cela permettrait à chaque Parlement de ratifier le deal pendant la période de transition, qui se termine fin 2020. La « vaccination finale », doit se faire avant le 1er janvier 2021. Au-delà de cette date, ce sera des mesures d’appoints suivant les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Celles-ci comprennent, les droits de douane et les contrôles douaniers poussés. Ce n’est pas vraiment l’idéal pour des économies, dont on sait déjà qu’elles sont touchées par la pandémie.
Les points de désaccords principaux
Comme on pouvait s’y attendre après la contamination qui a débuté le 31 janvier 2020, la recherche de l’antidote coince autour de 2 dossiers sensibles. Le premier concerne les conditions de concurrence (différentes normes sociales, environnementales, fiscales et la participation de de l’Etat) et le deuxième est spécifique à la pêche. Dans ces 2 domaines, la crise sanitaire a tendu les choses. Le Royaume-Uni, qui se retrouve de fait bien seul à gérer cette crise sans précédent, ne peut plus compter sur la force politique de l’UE. Pour contrebalancer un peu, le Royaume-Uni compte sur la pêche. En effet, les pêcheurs français, comme leurs confrères européens, naviguent dans les eaux britanniques. De plus, on y compte cinq fois plus de bateaux européens que de bateaux britanniques dans les eaux européennes.
A cela, il faut rajouter le cas épineux et complexe de l’Irlande. Rappelons, que le but est d’éviter le retour de ce qui pourrait passer pour une frontière terrestre entre les deux « Irlande ». Il s’agit de ne pas réveiller les tensions issues de 30 ans de guerres civiles. Ce n’est pas avec un gel alcoolique pour les mains, et en prenant la température que l’on pourra passer une frontière quelconque dans la région.
Pour l’instant, Boris Johnson envisage pour l’Irlande du Nord, un statut hybride à partir de 2021, entre le Royaume-Uni et l’UE. Cependant, ce statut pourrait être remis en cause par le Parlement nord-irlandais tous les quatre ans. On imagine bien, que cela ne résout en rien le fond du problème. Cette option ne ferait que réactiver les difficultés et les tensions à chaque échéance.
Crédit photo : alev takil