Bien que certains continuent à se persuader que le réchauffement climatique n’est pas aussi grave qu’on veut bien le dire, de nombreuses conséquences apparaissent. Certaines sont plus surprenantes et inattendues que d’autres. Parmi les lieux qui commencent à manquer cruellement d’eau, on retrouve le Canal de Panama. Le passage entre les 2 grands océans réclame au minimum 1,4 milliard de mètres cubes d’eau supplémentaire pour continuer à fonctionner.
Ce manque d’eau affecte le fonctionnement de ce canal maritime d’une longueur de 77 km de long. La construction entamée sous la houlette de Ferdinand de Lesseps et inaugurée en 1914, n’a pas cessé de voir sa fréquentation augmentée. Le canal accueille actuellement 3,5 % du commerce mondial. C’est devenu un axe primordial pour la navigation mondiale. Chaque année, 14 000 navires l’empruntent en transportant plus de 203 millions de tonnes de cargaison. Des travaux d’élargissement, ont été effectués de 2007 à 2016.
Les précédentes mesures sont déjà insuffisantes
Cependant, depuis 2019, les améliorations ne sont plus seulement tournées vers plus de fréquentations. Il s’agit plus modestement de maintenir le trafic actuel. Pour cela, il faut combler le déficit en eau, qui résulte du réchauffement climatique. Des améliorations supplémentaires sous la forme d’un troisième lac, ont été réalisées pour maintenir le trafic habituel. Or, ce type de solutions classiques, s’avère aujourd’hui insuffisant. Le bassin hydrographique du canal subit encore un fort déficit de précipitations. Par conséquent, le canal n’a recueilli que 3 milliards de mètres cubes d’eau, au lieu des 5,2 milliards dont il a besoin pour fonctionner normalement.
Un fonctionnement déjà impacté
Le fonctionnement du canal pâtit déjà du manque d’eau et son fonctionnement s’adapte actuellement aux nouvelles conditions. Il a fallu réduire parfois le trafic. Ces variations, ne sont pas du goût des gros cargos qui accusent des retards. Comme on peut l’imaginer, tout ceci n’est pas sans conséquences financières. Il est clair, que les grandes compagnies maritimes, notamment celles des États-Unis, de la Chine et du Japon, adopteront d’autres solutions si la situation perdure, ou pire si elle s’aggrave.
L’Administration du canal de Panama (ACP), a donc fait un appel d’offres pour envisager toutes les solutions possibles. Elle a décidé de mettre 1,69 milliard d’euros sur la table, pour financer différents projets. En fait, certaines solutions sont déjà sérieusement envisagées. Elles vont du pompage d’eau souterraine, à la construction de barrages, en passant par la dessalinisation d’eau de mer ou l’approvisionnement par des stations d’épuration.
Crédit photo : sean thoman