Comme souvent, c’est dans la difficulté que l’on trouve des solutions nouvelles ou jusque-là ignorées. Concernant le vol aérien, un petit coup d’œil sur les oiseaux qui font de longues distances, nous en apprend un peu plus. Si les oies par exemple volent en formation, ce n’est pas pour la photo, mais bien pour s’économiser. Une technique qu’étudient de près les compagnies aériennes et des organismes de trafic aérien pour leurs futurs vols.
« Par-dessus l’étang, soudain j’ai vu passer les oies sauvages », nous dit la chanson. En effet, nous avons souvent vu les oiseaux formant dans le ciel un magnifique V. Cette technique permet à l’oiseau de tête de faire profiter d’une sorte de portance à ceux qui suivent. Il paraît évident que si cela est bon pour les oies, cela ne doit pas être mauvais pour des avions. C’est ce que constatent les ingénieurs de chez Airbus, qui confirment que le vol d’avions de ligne dans cette configuration permettrait d’économiser 5 à 10 % de carburant. Ce n’est évidemment pas négligeable, surtout en ses temps de crise.
Une technique qui prend toute son importance
Cependant, l’avionneur n’a pas attendu la crise du transport actuelle pour lancer l’idée. En 2016, un A380 effectue un vol d’essai avec un A350, volant trois kilomètres derrière lui. Il est prévu de faire la même chose avec deux A350, car les premiers résultats sont encourageants. Cela fait dire à Jean-Brice Dumont, directeur de l’ingénierie chez Airbus, « l’essai a démontré une économie instantanée de plus de 10 % sur la consommation de carburant ». Il précise aussi, « en parallèle, Airbus continuera de travailler à des solutions techniques pour assister le pilote afin de s’assurer que l’appareil reste positionné en toute sécurité ».
Un peu de collaboration au milieu de la concurrence
A partir de là, il est clair que les difficultés actuelles ont dû sérieusement motiver certaines compagnies un peu frileuses à la base. Pourtant, il n’apparaît pas évident de faire travailler ensemble des compagnies, qui font tout pour se concurrencer. Cependant, les temps sont durs pour tout le monde, et une solution intéressante pour tous est bonne à prendre. C’est le cas d’Airbus, qui a largement intérêt que les compagnies se remettent dans le sens de la marche pour de nouveau acheter des avions. Dans cette optique, Airbus a donc signé un accord avec différentes compagnies aériennes. C’est déjà le cas pour Frenchbee et SAS Scandinavian Airlines. La même logique, a permis d’en faire de même avec des organismes de trafic aérien comme DSNA en France, Nats au Royaume-Uni et Eurocontrol.
Par-dessus l’étang, on pourra bientôt voir des formations d’avions, qui s’en vont vers le midi, la Méditerranée ou plus…
Crédit photo : airbus dassault EADS jean paul guts charles edelstenne