Le contexte, a largement perturbé la saison dernière de football. Au niveau européen, les clubs nous ont gratifiés d’un final assez inédit et surtout chaotique. Tout ceci, a inquiété les observateurs et surtout les financiers du ballon rond. Cependant, il en faut plus pour déréguler complètement la belle mécanique et la pompe à fric que représente la Première League anglaise (PL). A priori, les mouvements du mercato semblent indiquer, que l’on va faire comme d’habitude.
Et pourtant, comme tout a un coût, les experts du football anglais estiment celui de la pandémie à 1,1 milliard d’euros. Pratiquement tous les clubs, enregistreront des pertes, certaines sont même désastreuses. A cela, il faut rajouter l’incertitude de l’avenir qui débute avec des stades toujours vides. Seulement voilà, on ne parle plus vraiment très sérieusement lorsque l’on évoque le football. Ce sport est devenu une institution médiatique, qui dépasse la logique classique.
Chelsea et bien d’autres à la relance
Un des exemples les plus significatifs, est le club londonien de Chelsea. Celui-ci, va établir un nouveau record absolu des dépenses sur un mercato, en déboursant 257 millions. Il n’est évidemment pas le seul, et le promu Leeds United, a fait plus qu’acheter une nouvelle glacière à son entraîneur Bielsa. Leeds a investi 70 millions dans l’achat de plusieurs joueurs. En fait, tous les ténors du championnat d’Angleterre affichent un solde négatif, y compris des clubs réputés sérieux dans leur gestion, comme Arsenal et Tottenham.
En face de ces dépenses, les possibilités de recettes ont pris un coup. Tout d’abord, il y a le manque à gagner que représente la perte de son meilleur et plus lucratif diffuseur, à savoir la Chine. La PL, a en effet dénoncé le contrat avec le réseau PPTV (une filiale du groupe Suning). Pourtant, la diffusion sur le sol chinois était aussi le plus gros contrat jamais conclu avec un ayant-droit étranger de son histoire. 633 millions d’euros sur trois ans, de 2019 à 2022. Il reste, que PPTV a refusé de verser une tranche de paiement de 179 millions d’euros, en mars dernier. Il a été évoqué à l’occasion, l’incapacité de la PL à offrir le produit voulu, en temps de pandémie.
La Première League prône l’attaque à tout va
Avec ce type de contrat qui disparaît, il faut rajouter de nouvelles difficultés. Si la télé n’est plus vraiment là, on assiste à une sorte d’effet domino dans de nombreux domaines. En effet, il en résulte un effondrement du merchandising global. Comme de nombreux autres sponsors, les paris en ligne par exemple, essentiellement chinois qui apparaissent normalement sur les maillots et les panneaux LED des clubs, vont certainement revoir leur stratégie. A plus longue échéance, la PL va devoir convaincre certains diffuseurs, qui vont se dire que l’occasion est trop belle de renégocier les droits à la baisse. La PL est déjà engagée aujourd’hui dans les négociations pour la prochaine tranche de droits, de 2022 à 2025 ou 2026.
Aussi bizarre que cela puisse paraître, tout ceci est presque anecdotique, car la PL et ses clubs semblent occulter la situation. Pas question d’évoquer ici un aveuglement idiot et un manque de lucidité. Les clubs ont tout simplement choisi de croire en eux-mêmes, et en leur attractivité. Tout ceci n’est peut-être que passager et peut en effet augurer un nouveau départ. A la manière d’un dealer, la PL pense que ses consommateurs de football, ne pourront pas se passer de leurs doses de sensations footballistiques trop longtemps. Ils seront très vite en manque de sensations produites par les différents produits dérivés, ainsi que de leurs doses médiatiques.
Difficile de ne pas faire un parallèle avec le Brexit. Tout le monde sait que rien n’est vraiment sous contrôle, et que l’on ne maîtrise pas vraiment la rencontre, mais ça ne fait rien, on y va, on y croit.
You’ll never walk alone !!
Crédit photo : football_wall2