Bien sûr, gagner une élection demande un engagement total, la conviction infaillible d’y arriver, et une bonne dose de mégalomanie. A cela, il faut rajouter du charisme, le sens du bon coup à jouer et du mauvais coup à porter. Ensuite, il faut être bien entourés, et avec l’avènement des réseaux sociaux, les « spin doctors », ces conseillers en communication et marketing politique, ont un rôle prépondérant. Cependant, il y a une chose qui reste encore et toujours le nerf de la guerre, c’est l’argent.
A ce jeu-là, les élections américaines sont au-dessus du lot. Comme souvent pour ce pays, la démesure est de rigueur. Le duel Trump-Biden, atteint de nouveaux sommets en la matière. Joe Biden et les démocrates, ont réuni 1,5 milliards de dollars si l’on compte tout l’argent collecté en trois mois (1.272 milliards d’euros). Dans le même temps, Donald Trump et les républicains annoncent presque modestement 623 millions de dollars. Evidemment, pour en arriver là, il faut taper chez les grosses fortunes, mais l’essentiel des dons vient de petites gens. La moyenne des dons pour Biden est de 40 euros. Il faut dire qu’il suffit de quelques clics sur son téléphone pour faire un don.
En règle générale, le candidat qui collecte le plus, gagne. Néanmoins, il y a une exception à cette règle et non des moindre. Il s’agit de Trump en 2016, qui a profité au mieux des études et de l’analyse du système électoral américain de ces « spin doctors » de l’époque.
L’impact et l’influence des milieux boursiers et des affaires sur les élections
Attention, lorsque l’on parle argent autour de l’élection américaine, il ne s’agit pas seulement de contribution. Il faut aussi évaluer l’impact et l’influence des milieux boursiers et des affaires. Or, le programme de Joe Biden risquerait d’avoir de lourdes conséquences sur l’économie et la Bourse. De fait, les milieux d’affaires ne sont pas vraiment heureux de voir arriver un candidat qui a l’intention entre autres, de remonter le salaire minimum à 15 dollars l’heure, d’augmenter le taux d’imposition des sociétés à 28 % et d’établir un taux d’imposition de 40 % sur les gains en capitaux. En cela, ce serait l’abrogation de la loi de Donald Trump pour faire baisser les taxes, une loi très appréciée par les grosses fortunes et les gros portefeuilles.
Les projections évoquent une chute de 12 % des estimations de profits des principales sociétés cotées à Wall Street. Pas vraiment enthousiasmant, dans une économie déjà très morose par les retombées économiques déprimantes engendrées par la pandémie.
Cependant, petit à petit, les marchés financiers semblent se faire à une éventuelle victoire de Joe Biden. Ils sont de plus en plus nombreux à y voir certains avantages. Parmi eux, une politique commerciale plus classique et plus stable. Un retour ferme, mais moins tendu des relations avec la Chine. Il est aussi question en cas de large victoire démocrate, d’un programme de soutien budgétaire plus important début 2021. En toile de fond, il reste aussi l’espoir d’une lutte cohérente contre le virus. En effet, à force de nier l’évidence pour éviter des mesures contraignantes pour l’économie à court-terme, cela renforce la persistance et l’aggravation de la situation la plombe à plus long-terme.
Crédit photo : bandeau elections americaines
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