L’essor des plateformes comme Uber ou Deliveroo, ont amené le développement et la modernisation de vieilles activités, celles de chauffeur et de livreur. Sur le fond, il s’agit toujours du même but, mais les conditions de travail, ont nettement changé. Il faut maintenant répondre à une demande plus précise et individualisée. Cela sous-entend, être très réactif et malléable. L’apparition très rapide de ces nouveaux emplois, donne lieu à des situations pas prévues. Par exemple, aucun aménagement n’a été pensé pour les livreurs à vélo ou les chauffeurs Uber, qui se retrouvent souvent sans toilettes à disposition.
Ces emplois sont souvent présentés comme des jobs souples, « à la carte », sans contrainte et laissent présager que l’on reste son propre patron. Ils profitent des nouvelles technologies, qui accélèrent les commandes des clients et d’un système GPS facilitant la livraison. Le principe de plateformes comme Uber ou Deliveroo, permet de relier le fournisseur, le client et le livreur. On oublie, que ce système comporte un 4e élément, la plateforme elle-même. Dans ce quatuor, celle-ci se positionne en force, et ce sont les autres qui vont faire un effort. Le fabricant baisse ces prix, le client paye plus cher, et le livreur va accepter des conditions de travail parfois très limites, et surtout il sera mal payé.
À vélo comme en voiture, ces personnes ont le statut d’auto-entrepreneur. Il est généralement imposé par la plateforme. Celle-ci, a donc qu’une relation contractuelle avec le livreur. En fait, tout ce que l’on espère, c’est que la livraison se fasse le plus rapidement possible et sans accroc. A la manière d’un arbitre de match sportif, on parle de lui que lorsqu’il y a un problème. C’est aussi celui qui gagne le moins sur le terrain.
Pas de WC à disposition
Parfait exemple de cette « non-existence », les toilettes. En effet, ces travailleurs ont régulièrement des soucis pour y accéder. C’est surtout flagrant pour les livreurs à domicile. Ils sont considérés, ni comme des clients, ni comme des employés par les restaurants dans lesquels ils vont retirer leurs commandes. Très souvent hélas, ils n’ont souvent pas la permission d’utiliser leurs WC. On comprend vite que cela devient un vrai problème, lorsque ces livreurs enchaînent les courses pendant plusieurs heures.
Face à cette situation et comme souvent, les plateformes font la sourde oreille. Uber a fait savoir qu’elle ne pouvait pas obliger les restaurants à quoi que ce soit.
Solutions de fortune
Bien sûr, une application spécialisée a fini par voir le jour. Whizz App, permet aux livreurs et livreuses de connaître quels restaurants laissent leurs toilettes à disposition. Cependant, cela ne règle pas complètement le problème. Rappelons qu’en 2016 et en 2020, les chauffeurs de VTC se sont plaints du manque de toilettes propres et fonctionnelles dans les aéroports. Uber et Lyft, ont systématiquement répondu, « n’employant pas directement les chauffeurs, ce n’était pas à elles de leur fournir ces services ». Certains en arrivent à des systèmes D extrêmes, qui consistent à uriner dans une bouteille afin de ne pas perdre de temps à chercher des toilettes utilisables, et ainsi risquer de paraître moins performant.
Nous sommes bien en Europe et au 21e siècle, pensons-y en mangeant notre hamburger, qui a mis du temps pour arriver et que l’on ne trouve pas assez chaud.
Crédit photo : Willian Lo min