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Cyberharcèlement scolaire : une banalisation inquiétante

Dans le cadre de la première journée internationale de lutte contre le harcèlement scolaire, une journée intitulée « non au harcèlement », a été organisée par le Ministère de l’Éducation. Cela démontre l’importance que ce phénomène prend. Il concerne 700 000 élèves victimes de harcèlement scolaire. C’est dans les collèges que cette pratique fait le plus de ravages. Cependant, aucune tranche d’âge n’est vraiment épargnée. De plus, on peut maintenant déplorer la montée en puissance de cyberharcèlement, qui accentue la pression sur les victimes.

Le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement

A la base, lorsque l’on évoque le harcèlement scolaire, on le définit ainsi. Il s’agit de violences répétées, qui peuvent être verbales, physiques ou psychologiques. Cette violence se retrouve au sein de l’école. Elle est le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’une victime qui ne peut se défendre. Maintenant, il faut rajouter le cyberharcèlement qui déborde du cadre scolaire. Cela sous-entend, la publication d’une photographie d’un camarade de classe, pour induire des commentaires humiliants. Cela concerne aussi, le fait de commenter les publications d’une personne pour la menacer, voire l’humilier. Suivant les posts et les commentaires qui en résultent, cela peut aller jusqu’à l’incitation au suicide.

Tout le monde peut être touché.

A propos du cyberharcèlement, il n’y a pas un collège ou un lycée qui en réchappe complètement. Il concerne toutes les catégories sociales. Ce phénomène s’est complètement banalisé, et en 2020 toutes les situations de harcèlement scolaire se sont généralement poursuivies de façon numérique. Par contre, on ne peut pas blâmer un réseau social plus qu’un autre. On retrouve une distinction classique suivant les âges. Si Facebook ou Instagram survivent chez les plus de 20 ans, ce sera plutôt Snapchat pour les élèves de 15 à 17 ans. Concernant les 13 et 14 ans, ils vont plutôt aller sur TikTok.

Encore une fois, la situation actuelle a accentué les choses. La fermeture des écoles a évidemment réduit le harcèlement dans les enceintes scolaires. Par contre, il y a eu beaucoup plus de cyber-violence sur Internet. Les adolescents, ont souvent été laissés seuls sans réelle occupation. L’oisiveté étant la mère de tous les vices, la tentation est grande de traîner sur des forums, de filmer, ou de se prendre en photo.

Il s’en est suivi par exemple, une recrudescence des comptes dits « fisha« . Ce sont les comptes qui publient des photos d’adolescentes dénudées. De même, les chantages à la webcam ont augmenté. Des individus, souvent sous couvert d’un faux profil, proposent un « plan cam » sur un réseau social. Ensuite, de nombreux jeunes garçons autour de 14 ans, sont menacés de diffusion de la vidéo dans laquelle ils se sont masturbés.

Que faire face au cyberharcèlement scolaire ?

Faire face n’est pas simple, car il est presque impossible pour un adolescent de ne pas être sur les réseaux sociaux. Cela signifie, se retrouver complètement écarté de la vie sociale. Comme souvent, la solution de fond passe par l’écoute. Les enfants doivent savoir qu’il est normal de ne pas réussir à gérer une situation de harcèlement tout seul. Il ne faut pas hésiter à contacter des associations, dont le rôle est d’aider les victimes de cyberharcèlement scolaire. Techniquement, il faut avoir quelques réflexes. Tout d’abord, bloquer les auteurs, sans oublier de garder des preuves en faisant des captures d’écran. Ensuite, il faut signaler le problème, tout d’abord à la plate-forme où a lieu le cyberharcèlement. Ensuite, il faut  partager les preuves au niveau de l’établissement scolaire, pour qu’ils sanctionnent les coupables. Dans les cas les plus graves, il y a bien sûr, la possibilité de porter plainte.

Crédit photo : cyberdjihadiste

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La Rédaction