Gérard Houllier fait partie de ces Français, qui ont compté dans le football anglais. A l’instar d’Arsène Wenger, Eric Cantona ou encore Thierry Henry, ils ont marqué de leur empreinte les clubs dans lesquels ils ont œuvré. Concernant Gerard Houiller, qui vient de mourir à l’âge de 73 ans, c’est du côté de la Mersey que son nom résonne encore. Comme Arsène Wenger a Arsenal, il fut l’artisan d’une transformation du jeu et surtout de la manière d’envisager le fonctionnement global de l’équipe. Une modernisation indispensable, mais pas toujours facile à faire admettre.
Pas fou, les Anglais, les administrateurs du club de Liverpool savait très bien que certaines décisions ne seraient pas accueilli avec enthousiasme du côté du Kop. Les plus fervents supporters ont vu d’un mauvais œil, la disparition progressive du si caractéristique « Kick and Rush » ou la narration des fameuses 3e mi-temps. Il a fallu faire place à un minimum de régime diététique et penser à la conservation du ballon. Si les résultats se font attendre et attisent les critiques, autant que ce soit la faute d’un représentant du football français. Même si celui-ci est nouvellement champion du monde, c’est bien connu, les « frenchies » n’ont pas la fibre.
Gerard Houiller et Liverpool, une rencontre en 2 temps
De son coté, Gerard Houiller connaît déjà Liverpool. Ce joueur amateur de football fut d’abord professeur et il a à enseigner au lycée d’Alsop. Il est maintenant devenu un entraîneur qui a gagné le championnat de France avec le PSG et il a surtout une forte expérience dans les rouages de l’équipe de France. Cependant, son passage a la tête de l’équipe de France fut plutôt un échec.
C’est donc officiellement en soutient à Roy Evans que le Français débarque chez les Reds. Pas question de virer cette figure d’Anfield. Les jeux étant déjà fait et avec un Gérard Houllier de plus en plus aux commandes, Evans part au bout de cinq mois étranges. Gérard Houllier a les plein pouvoir pour entreprendre une mutation nécessaire mais pas vraiment voulue.
L’artisan de la mutation
L’approche d’Houllier incluait une rigueur de préparation et des méthodes qui laisse moins de place au hasard. Heureusement, le résultat se fit rapidement sentir. La saison 2000/2001 est plus que prometteuse, l’équipe gagne la Coupe de la Ligue, la Coupe d’Angleterre et la Coupe de l’UEFA. Ce n’était pas encore un football de rêve, mais cette équipe renoue avec les trophées.
Avec cela, Gerard Houiller peut être satisfait de l’éclosion de talent comme Owen, Steven Gerrard et autre Jamie Carragher. Tout est donc en place pour quelques bonnes années. Et puis ce fut le coup du sort implacable. À la mi-temps d’un match face à Leeds United, le Français avait été envoyé à l’hôpital pour une opération d’urgence, au cœur. Il s’en sort, mais rien ne fut jamais comme avant. Il finit par quitter Liverpool, et c’est Rafa Benitez qui lui succéda. Cela n’empêcha pas Liverpool de profiter du travail du Français et il fut présent dans le stade d’Istanbul.
Une reconnaissance tardive mais complète
Il fallut un peu de temps pour saisir l’impact du travail de Gerard Houiller dans le club anglais. Cette histoire commune, trop courte a laissé plus de regret que de mauvais souvenirs. Une très grande majorité de ceux qui ont travaillé avec lui confesse qu’il était un grand manager et un homme encore plus grand, même s’il n’a pas hésité à se faire des ennemis.
Gérard Houllier, est à jamais un membre du Kop, il ne marchera jamais seul dans la vallée de l’ombre de la mort.
Crédit photo : football_wall2