Une actualité peut en cacher une autre et le Coronavirus a masqué un peu le moment historique que constitue le Brexit. Derrière cette séparation à l’amiable, la situation de nombreuses zones est encore floue. On pense à l’Irlande bien sur, mais il ne faut pas oublier la frontière de Gibraltar. Comme souvent, faute de réels vrais préparatifs, il a fallu conclure un accord de dernière minute. Londres et Madrid s’accordent pour laisser la frontière de Gibraltar ouverte.
Des relations compliquées depuis longtemps
Ce n’est pourtant pas une surprise, la question de Gibraltar a toujours été une épine dans les relations entre l’Espagne et le Royaume-Uni. Pour mémoire, le territoire a été cédé à la Grande-Bretagne en 1713 par le traité d’Utrecht. Cependant, l’Espagne n’a jamais reconnu la souveraineté britannique sur Gibraltar. De fait, elle a régulièrement contesté cette domination. Dans les années 60, le gouvernement espagnol a évoqué la « question de Gibraltar » devant le Comité des Nations unies pour la décolonisation. Des pourparlers ont commencé et le Royaume-Uni a organisé un référendum d’autodétermination le 10 septembre 1967. 99,64 % des électeurs ont alors exprimé leur volonté de rester sous la souveraineté britannique. Il est vrai que rejoindre la peu attrayante Espagne franquiste de l’époque n’apparaissait pas évident. En mai 1968, le général Franco a fait fermer la frontière qui ne rouvrira que le 1 janvier 1985 à minuit.
Un accord provisoire mis en place
Une nouvelle étape a pris forme avec un nouvel accord concernant le Brexit. Il a fallu considérer que Gibraltar ne figure pas dans l’accord de dernière minute que le Royaume-Uni et l’Union européenne ont trouvé, pour cadrer leurs futures relations, notamment commerciales. C’est pour cela qu’un accord provisoire a été décrété. Celui-ci donne un répit de six mois de transition aux 2 parties, pour régler la question d’une manière permanente.
Quid du futur accord ?
Il s’avère que suivant les termes de cet accord Gibraltar gardera les mêmes relations que celle prévues par l’espace Schengen. C’est un grand soulagement pour les habitants de la région. En effet, Si Londres et Madrid ne s’étaient pas accordés, la sortie définitive du Royaume-Uni de l’Union européenne, ce jeudi, aurait eu pour conséquence d’établir des contrôles douaniers. Cela concerne le quotidien de dizaines de milliers d’Espagnols et d’habitants de Gibraltar qui franchissent chaque jour la frontière.
Sans plus de précisions, sur les termes de l’éventuel futur accord, le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a réaffirmé le soutien du Royaume-Uni à la souveraineté de Gibraltar. Il s’agit une nouvelle fois, de minimiser les impacts du Brexit et surtout de masquer un peu plus l’impréparation de sa mise en place.
Crédit photo : michal mrozek