Voilà des révélations qui vont une nouvelle fois ébranler le monde sportif. Avec un jeu de mot assez dramatique au vu des circonstances, nous pouvons dire que la patineuse Sarah Abitbol a décidée de « briser la glace ». Son témoignage a entraînée d’autres patineuses a porter, elle-aussi, des accusations similaires. Elles concernent de nombreux autres entraîneurs. Il ne s’agit donc plus d’une action isolée d’un détraqué sexuel, mais d’un système largement accepté et pratiqué.
Le livre de Sarah Abitbol braque les projecteurs
Il y a un an, Sarah Abitbol sortait un livre. Ce n’était pas seulement pour narrer ses exploits sportifs. Elle y décrivait l’envers du décor a travers un titre évocateur. Dans un “Un si long silence” paru début 2020, elle accuse l’ex-entraîneur Gilles Beyer d’agressions sexuelles” et “harcèlement sexuel”. Depuis, il a été mis en examen pour et placé sous contrôle judiciaire. D’ailleurs, Gilles Beyer avait reconnu “des relations intimes” et “inappropriées” avec Sarah Abitbol. Il lui a présentée des “excuses”, que celle-ci a aussitôt refusées.
Pas vraiment un cas isolé
Cependant, l’affaire ne semble pas s’arrêter à la seule relation entre la patineuse et son entraineurs. En effet, l’enquête menée par la Brigade de protection des mineurs (BPM) a apparemment soulevé un large couvercle qui étouffait bien d’autres cas. De fait, de vieilles accusations portées par plusieurs femmes, mineures au moment des faits supposés, ressortent. Elles sont revues avec un autre regard. Il s’agit d’Hélène Godard, Laure Detante ou encore Najma Mahamoud.
Plus grave, ces pratiques honteuses ne semblent hélas pas être l’apanage de Gilles Beyer. En effet, d’autres patineuses ont porté des accusations d’agressions sexuelles, de harcèlement sexuel ou de chantage. Ces accusations visent d’autres entraîneurs ou ex-entraîneurs de patinage. Il a fallu faire le tri et évidemment tout ceci a rejailli jusqu’au sommet de la hiérarchie. Finalement, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu a réussi à contraindre à la démission, Didier Gailhaguet, Le président pendant plus de vingt ans de la Fédération française des sports de glace (FFSG).
Une 2e enquête
Pour cela, il a fallu une large enquête administrative auprès de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR). En fait, ce sont 21 entraîneurs de la FFSG, qui ont été suspectés. Parmi eux, 12 mis ont été mis en cause pour “des faits de harcèlement ou d’agressions sexuelles”. D’ailleurs, trois ont déjà été condamnés à des peines d’emprisonnement ferme ou assorties de sursis. Cependant, le nouveau rapport oblige le parquet de Paris a ouvrir une nouvelle enquête.
Il n’y a pas que le patinage, qui est mis en cause
De son coté, le collectif Disclose, qui est un média et une ONG de journalisme d’investigation fait état de “dysfonctionnements majeurs” à tous les échelons. Cela concerne au moins 276 victimes, en majorité des enfants de moins de 15 ans, et dans 28 disciplines différentes. La cellule de suivi du ministère des Sports étend ses recherches dans d’autres disciplines comme l’équitation ou le judo entre autres.
Crédit photo : kelli mcclintock