Dans la série, les conséquences économiques de la crise du Coronavirus, nous pouvons évoquer le fiasco de la reprise des chantiers de l’Atlantique. En effet, le projet de rachat des Chantiers de l’Atlantique par la firme Fincantieri est définitivement coulé. Cependant, cet abandon n’est pas vu d’un mauvais œil par de nombreux observateurs. Les élus de Loire-Atlantique, par exemple redoutaient un transfert de compétence vers l’Italie, et même la Chine.
Une fin programmée et attendue
Le temps n’est pas au voyage, ni aux croisières, et c’est surtout une porte de sortie élégante pour toutes les parties en présence. Les gouvernements français et italiens ont annoncé mercredi avoir abandonné d’un commun accord le projet de rachat des Chantiers de l’atlantique par Fincantieri.
Le communiqué officiel reste sobre « La France et l’Italie prennent acte du fait que le contexte économique actuel ne permet pas de poursuivre le rapprochement envisagé entre les Chantiers de l’Atlantique et Fincantieri« Il reflète la fin d’une histoire qui a pratiquement fini, avant de commencer. De chaque côté et après 3 ans de tergiversations, la tentation était grande d’arrêter les frais. Du coté Français, on avait beaucoup de mal à voir partir le fleuron de la construction navale sous d’autres étendards. Il faut dire que le groupe italien a de larges accointances avec la Chine.
Ouf de soulagement coté Français
Ces amitiés particulières étaient particulièrement mal vu a bâbord et a tribord. Les élus locaux de droite saluent « la victoire d’un territoire, de ses élus et de ses acteurs économiques qui se sont mobilisés ensemble pour préserver l’un de nos plus beaux fleurons industriels ». Le soulagement domine aussi du côté des syndicats. La CGT, majoritaire dans les Chantiers de l’Atlantique, s’est toujours opposés à la vente au groupe capitaliste italien Fincantieri. La centrale syndicale craignait les conséquences d’une gestion « a la chinoise » sur l’emploi.
Du coup, tout le monde entre dans le sillage d’une future reprise. Le choix d’un nouveau consortium fait débat. On parle tout de même de 3 300 salariés. Du travail aussi pour 4.000 sous-traitants sur le site. De plus, malgré la crise, le carnet de commandes donne encore quelques années de plein-emploi avec 8 paquebots, 3 sous-stations électriques et quatre navires militaires. Il est aussi fortement question de la construction dans ses chantiers du futur porte-avions français.
Fincantieri : pas de commentaires
Si du coté français, les commentaires fusent, car chacun essaye de retirer un peu de laurier de cette satisfaction, c‘est le silence radio et la disparition des radars pour Fincantieri. La firme est certainement lassée des atermoiements incessants après l’accord de cession des Chantiers de l’Atlantique, signé par l’État français, Fincantieri et Naval Group le 2 février 2018. Ceci malgré avoir été prolongé cinq fois un partenariat devait prendre fin le 31 janvier 2021.
Et maintenant, qui a la barre ?
Comme on dit, on sait ce que l’on perd, mais on ne sait pas ce que l’on gagne. C’est l’état qui reste l’actionnaire principal des Chantiers de l’Atlantique et a ce titre, il va soutenir soutiendra l’entreprise. Cependant, la question du rachat va revenir. C’est peut-être là que les avis vont à nouveau diverger.
Le président du département de Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet (PS) soutient la création d’un « pool territorial « réunissant l’État, des actionnaires et les territoires. Déjà, les élus écologiques veulent une solution qui prenne en compte la transition écologique de l’entreprise. Pour sa part, la CGT reste en alerte contre « tout actionnaire ou repreneur qui ne s’engage pas sur les salaires, les embauches et les conditions de travail. «
Bon courage aux futurs repreneurs et bon vent aux Chantiers de l’Atlantique.
Crédit photo : Fernando-jorge