Si on cite le nom de MacKenzie Scott, les plus vieux,, un peu déconnectés, replongeront dans des effluves hippies. Ils se souviendront d’un hymne à San Francisco chanté par un chanteur du même nom. Pour les autres, on ne quitte pas vraiment San Francisco et il faut rajouter que c’est aussi le nom de l’ex-femme de Jeff Bezos. Du coup, on résume souvent la situation ainsi, c’est celle qui est devenue milliardaire en divorçant. C’est évidemment réducteur pour cette romancière de profession qui a la bonne idée d’être particulièrement généreuse. Au total, sur l’année 2020, l’ex-épouse du patron d’Amazon aurait fait des dons pour le montant rares de 6 milliards de dollars.
Au-delà d’être l’ex-femme de Jeff Bezos
Rien que sur le mois de decembre ,MacKenzie Scott a versé des dons à 384 organisations. Les bénéficiaires sont particulièrement disparates et cela va d’une réserve indienne de Blackfeet dans le Montana (nord-ouest) à une association d’aide aux immigrants. On pourrait y voir un large éventail qui va des véritables autochtones du pays aux derniers arrivants. Pour coordonner toutes ces actions, celle qui reste l’une des femmes les plus riches du monde, a enrôlé une équipe de conseillers. Ils s’agit de bien identifier les organisations qui soutiennent ceux qui souffrent de l’impact économique de la pandémie, mais aussi celles qui luttent particulièrement contre la faim, la pauvreté et les inégalités raciales.
Une générosité différentes dans le fond et la forme
Cependant, la particularité de ces dons ne se résument pas à leur exceptionnelle grandeur. Il faut souligner que MacKenzie Scott ne conditionne que très peu ses contributions. Elle laisse une large latitude aux organisations pour juger elles-mêmes l’usage optimal des dons. Cela a pour effet de faciliter les actions en éliminant des lourdeurs administratives.
En cela, elle se différencie de nombreux donateurs. Généralement, la pratique de la philanthropie outre -atlantique inclue plus directement le donneur. Celui-ci veut souvent être impliqué et à juste titre exige de multiples vérifications et des évaluations précises. Des esprits chagrins feront remarquer que cela permet aussi de profiter un peu de la notoriété et du rayonnement médiatique que procure ces actions. En attendant, tout ceci a pour conséquence de freiner l’action directe par des lourdeurs administratives.
Une approche qui pourrait faire évoluer les choses
L’approche de MacKenzie Scott remue un peu le monde trop bien huilée de la philanthropie « made in USA ». À ce titre, des spécialistes accordent que mettre un peu plus de confiance dans le processus n’est pas un mal. Cela peut encourager à sortir des sentiers battus. Il reste que des esprits chagrins, peut-être les mêmes que tout à l’heure, alertent sur l’éventualité de dérapages et des risques plus grands de détournements. Ils mettent en avant aussi une sélection de bénéficiaires plus douteuses.
Laissons la conclusion pour Benjamin Soskis, chercheur spécialisé dans la philanthropie, qui fait remarquer qu' »aucun grand philanthrope ne pourra ignorer son exemple. » Rappelons que la philanthropie aux États-Unis, représente quelque 450 milliards de dollars en 2019.