Un bon traitement de l’information nécessite un minimum de formation. Logiquement, plus nous sommes abreuvés d’informations et plus nous avons besoin de formation pour bien les décryptés. Or, c’est exactement le contraire qui se passe. A la manière de nos ancêtres face a la multiplication des livres, initiées entre autres par l’invention de Gutenberg, notre relation a internet bouleverse l’appréhension du savoir et de la connaissance. L’exemple du traitement médiatique sur la signification des mots en « isme » est révélateur.
Information, savoir et connaissance
Prenons une question, qui reste cruellement toujours d’actualités. Tout le monde, doit-il tout savoir sur tout. La réponse oscille entre un élitisme rétrograde et condescendant, et un populisme qui s’éloigne de plus en plus du populaire. Les collusions sont grandes et la confusion s’amplifie. Nous consommons de plus en plus d’infos souvent visuelle et nous passons moins de temps à la lecture et l’apprentissage de connaissances fondamentales. A la base, on mélange information, savoir et connaissances. L’accumulation d’infos empêche souvent la prise de recul nécessaire pour un minimum d’analyse indispensable. C’est pourtant ce recul qui permet d’éviter les fausses vérités dont toutes ne sont pas bonnes à dire. Ne nous n’y trompons pas, dans un premier temps la seule chose dont nous sommes sures, c’est que la société d’information n’a pas remplacée que le papier. Elle emporte avec elle, la pensée et la profondeur d’analyse.
Traitement de l’information et nivellement par le bas
Il faut parler de la vraie pensée et non pas le fatras de banalités et d’idée reçus déversés par des chroniqueurs. Ceux-ci sont souvent plus soucieux de nous conforter dans notre médiocre quotidien. Ils nous font croire que notre réflexion immédiate et sans fondement faite sur notre tchat relève du génie. Pour cela, ils reformulent, souvent de manière élégante de bonne vieilles idées crasseuses, mais réconfortantes car facilement compréhensibles.
De vrais-faux débats
Le danger est d’autant plus grand que de nombreux soi-disant contradicteurs prétendus marginaux et pas « politiquement correct » ne sont en fait que de vulgaires « has been » en recherches de nouveaux frissons médiatiques. Ils ne font que recycler de fausses nouvelles vérités, qui ont souvent mal tournées. Hélas, notre mémoire sélective fait alors le reste, elles refusent d’accepter les erreurs faites et celle que bien souvent, on devine. Pour la majorité d’entre nous, il faudrait mieux nous aider a entrebâiller les persiennes sur quelques brides de véritables « révélations », pour espérer un petit bout de ciel bleu dégagé.
L‘exemple des mots en ismes
Comme bon exemple de ce traitement que l’information fait subir à notre appréhension des choses, on retrouve les mots en « isme ». Une véritable accélération de la dégénérescence de ces concepts se produit. Ce n’est pas vraiment nouveau et des personnes comme Pierre-André Taguieff l’ont déjà démontré. Cependant, le phénomène, mais est de plus en plus marquants. Plus une notion gagne en popularité et en succès médiatique, plus elle perd de son sens. Ce fut d’abord le cas pour termes comme « racisme » ou « fascisme ». Leur emploi a toutes les sauces a largement fait déraper leur signification primaire suivant qui l’emploi et suivant le contexte. Plus récemment, il en est de même pour le « populisme » par exemple.
Un minimum d’effort pour une vraie information
Il serait donc temps que l’utilisation de ces appellations ne se réduisent plus à des étiquettes ou même des insultes a balancer dans des tchats. Les mots en « isme » devraient être définis plus précisément. Pour cela, il faut prendre en compte chaque situation d’emploi et la référence précise du contexte. Cela sous-entend aussi qu’un maximum d’entre nous revient a des fondamentaux et de bonnes habitudes. Il s’agit de la lecture et la consultation d’articles de synthèse et de plus grande envergure, mais aussi de revues, qui ne sont pas forcement mise en avant dans nos moteurs de recherches.
Il faut surtout se rappeler que l’information prend réellement de l’intérêt que si elle est cherchée, croisée et non pas reçue et gobée.
Crédit photo : Giulia May