Comme on le sait, les raisons de pénurie sont nombreuses. On imagine facilement à l’origine, des catastrophes naturelles diverses ou des conflits et autres tensions diplomatiques de tous ordres. Cependant, on reste surpris quand la menace vient tout simplement d’une mauvaise manœuvre d’un bateau, aussi gros soit-il. C’est pourtant le cas avec l’actuel blocage du canal de Suez. Vu l’ampleur des conséquences, la question de savoir qui paye la facture de cette situation.
Les faiblesses des approvisionnements internationales
Cet incident va évidemment remettre sur le tapis l’importance des chaînes d’approvisionnement internationales. Cela va certainement peser sur les changements déjà en cours dans l’économie mondiale. Bien sûr, l’acheminement se poursuit par d’autres moyens et d’autres trajets. En attendant, de nombreux produits de base tels que le pétrole, le gaz naturel liquéfié, le charbon et certains minerais ont une demande régulière et l’offre mondiale doit la contenter. Il reste que même si le blocage du canal de Suez peut avoir une incidence sur le prix au comptant des produits de base, le commerce se poursuivra.
Le consommateur paiera
Par contre, les containers comme l’Ever Given qui bloque le canal transportent souvent des produits bien plus spécifiques et donc plus difficile a compenser. On peut donc s’attendre à des hausses de prix soit parce que certains objets n’arriveront pas à destination à temps, soit parce que les fabricants manqueront d’intrants ou de composants clé. À ce stade, pour ces éventuelles augmentations des prix, il ne fait pas s’y tromper toute la chaîne paiera, et les consommateurs qui sont au bout en premier lieu.
Une belle bagarre en vue pour les dédommagements
Concernant, le coût direct des perturbations , c’est évidemment l’assureur de l’Ever Given qui doit se mordre les doigts. Le navire appartient à la société japonaise Shoei Kisen Kaisha et il est affrété par la compagnie taïwanaise Evergreen. Ce bâtiment n’a pas subi de dommages énormes et la coque et les machines sont probablement assuré à hauteur de 100 à 140 millions de dollars contre les dommages, l’assureur devrait également prendre en charge le coût de l’opération de déblocage.
P & I Club a confirmé à Reuters qu’il était l’assureur de l’Ever Given. C’est donc lui qui va s’occuper es les réclamations pour pollution et blessures. Mais les autres coûts seront probablement réassurés dans le cadre d’un programme géré par les clubs P & I. Le directeur général a déclaré que 3,1 milliards de dollars seraient disponibles pour couvrir tous ces préjudices. Tout cela va faire l’objet d’un énorme bras de fer, pour déterminer les responsabilités de chacun. De nombreux acteurs sont en lice outre les assureurs, on retrouve l’armateur taïwanais EverGreen ou même l’équipage allemand du navire. Des années de tractations en perspectives..
Crédit photo : Binyen
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