Ça transpire ! L'Echo

Le football : plus qu’un sport ou plus un sport du tout

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Le spectre de la Super League a été repoussé momentanément. Sonnez hautbois, résonnez musettes, haut les cœurs, une superbe motivation générale, qui va du supporters de base aux chef d’état a remis les pendules a l’heure. Cependant, il ne faut pas être dupe, derrière cette magnifique levée de boucliers, la Super League s’est aussi et surtout confrontés a une résistance financière et diplomatique. En effet, depuis longtemps, le football est devenu le terrain de jeu de nombreux investisseurs. Ils n’ont pour seule motivation que le retour sur investissements. Le sport est devenu un secteur du divertissement et du digital.

Une victoire oui, mais pour qui ?

Les médisants feront tout d’abord remarquer que de nombreuses causes certainement plus indispensables auraient bien voulu profiter d’une mobilisation aussi puissante que celle qui a combattu la Super League. Ensuite, en détaillants un peu, les plus incrédule auront rapidement mis bout à bout certains faits. Quelques exemples de géopolitique footballistiques.

La pression Russe 

Tout d’abord Chelsea, le club londonien est détenus par l’oligarque russe Roman Abramovitch depuis 2003. Celui-ci est un proche de Poutine et entend certainement le rester. De fait, le second a certainement rappelé au premier avec la persuasion qu’on lui connaît que le géant Russe Gazprom, détenu à 51 % par l’État, est le principal sponsor de l’UEFA Champions League. Gageons qu’Abramovitch ne veut pas mourir pour Chelsea et une compétition concurrente. De plus, le Zénith Saint-Pétersbourg, propriété de Gazprom, compte bien se qualifier pour la Ligue des champions la saison prochaine. Enfin, la finale de la C1 2022 est censée se tenir dans cette ville.

Les rivalités dues pays du Golfe

Ensuite, il y aurait une rivalité de pétrodollar concernant un autre club anglais, Manchester City. Les Citizens appartiennent au groupe Abu Dhabi United, qui auraient appris que le financement de la Super League serait effectué par la banque JP Morgan. Or derrière celle-ci on retrouve l’Arabie Saoudite pour qui elle sert d’intermédiaire. Étant donné que les relations entre les Émirats Arabes Unis et leur voisin saoudien ne sont pas évident,  cela n’a pas favoriser la maintient du club dans la démarche Super League. De même, on peut mettre le refus presque immédiat du PSG, sur le compte du rejet quasi-viscéral par les Qataris d’une ligue financée par les Saoudiens. Il ne faut pas oublier que l’Arabie Saoudite a longtemps imposé un blocus au Qatar. Les  sanctions ont été levée en début d’année.

Des investisseurs venues du monde entier

On pourrait citer d’autres implications, car s’il existe un mercato du côté des joueurs, il y en a aussi un du coté des investisseurs. Ces vingt dernières années, les oligarques russes, les pays du Golfe, ainsi que les milliardaires chinois, prennent régulièrement des parts dans le football européen. 

Le Covid a contribué à accélérer et amplifier la tendance. Les gens ne pouvant pas aller au stade, les services de streaming ont le vents en poupe. Les plates-formes deviennent les meneurs de jeu des nouvelles tactiques. Par contre, certains clubs connaissent des difficultés financières. du coup, les investisseurs reniflent le bon coup à jouer. 

Les Américains ont rejoint la meute et se lancent dans la compétition

Par exemple, RedBird semble déterminé à construire un réseau international d’investissement en prenant des parts à Liverpool ou Toulouse. D’ailleurs en France, General Capital Partners et King Street Capital Management sont derrière les Girondins de Bordeaux et l’AS Nancy. L’an dernier, le fonds d’investissement californien Silver Lake a pris des parts dans l’ESTAC de Troyes. Évidemment, ces petits clubs ne sont pas rachetés pour avoir des résultats immédiats. Tous ces exemples s’expliquent par la mise en place de larges connections. Ainsi, Silver Lake a des connexions avec les franchises de City Football Group en Inde, en Chine, au Japon et en Australie. 

Et ce n’est pas fini

La télévision a permis un enrichissement des grands clubs et leurs investisseurs grâce aux droits de diffusion. Mais ce n’est pas fini, car le foot reste très attractif. C’est un catalyseur de passion bien implanté partout. Ils offrent des spectateurs et des fans capables de faire des dépenses régulières pour pouvoir regarder leur sport, ou faire tourner le merchandising autour des clubs. Derniers entrants sur le terrain, le streaming vidéo s’avère plus qu’un remplaçant de luxe. Les spectateurs changent au fur et a mesure leurs habitudes dans leurs modes de consommation.

De meneurs de jeu ou attaquant vedette, Lionel, Christiano, Neymar ou Kylian sont devenus avant tout des variables d’ajustements indispensables pour rassurer les investisseurs.

Crédit photo : football wall2

 

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La Rédaction