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La Gauche en perte de vitesse en Europe

De nombreux pays européens penchent de plus en plus à droite. En ces temps difficiles, la politique continue et les échéances électorales continuent a donner des indicateurs. Dernières en date, des élections locales au Royaume-Uni ont été particulièrement défavorables au Parti travailliste britannique. Comme en Espagne, récemment, les échecs des partis de gauche remettent en question des orientations et provoquent des remous, et même des départs.

Elections régionales difficiles pour le Labour

Ça bouge au sein Parti travailliste britannique. Son chef  Keir Starmer, s’apprête a  nommer de nouvelles têtes à la direction de sa formation. C’est la première conséquence de la désillusion engendrée les résultats des dernières élections locales. Évidemment, les plus optimistes pourront faire remarquer la réélection de Sadiq Khan a Londres. Idem pou les bons scores obtenus dans les fiefs de Manchester, Liverpool (nord) et Bristol (ouest). Cependant, le Labour a perdu son bastion de d’Hartlepool (nord-est), au profit du Parti conservateur du Premier ministre, Boris Johnson. Hartlepool avait toujours voté travailliste depuis les années 1970.  A cela se rajoute la perte de  places-fortes comme le contrôle du conseil de Durham (nord-est), c’est une première depuis depuis 1925.

Des changements au programme

Il s’agit bien sur de changer les personnes. Keir Starmer a déclaré dans un communiqué avoir « hâte de travailler avec notre nouvelle équipe pour relever ce défi, apporter ce changement et bâtir le programme ambitieux qui donnera naissance au prochain gouvernement travailliste ».

Perte de l’électorat classique

Il reste que la réflexion doit aller plus en profondeur. Comme en France par exemple, la gauche n’arrive plus à attirer son électorat traditionnel. Déjà aux élections législatives perdues de 2019, les travaillistes ont vu s’éroder le « mur rouge » travailliste des régions du nord de l’Angleterre. Ces secteurs en pleine désindustrialisation sont notamment largement favorables au Brexit. Celui-ci est apparu comme une solution. Bonne ou mauvaise solution, même basé sur de faux arguments le Brexit avait pour mérite d’être et de s’adresser à eux.

La Gauche a la peine aussi en Espagne

Comme partout dans le monde, la pandémie a changé la vision de ce qui est possible et de ce qui est nécessaire. Cet échec fait écho à celui de la gauche espagnole à Madrid. Là-bas aussi, dans des élections régionales, c’est la droite espagnole et sa figure montante, Isabel Díaz Ayuso, qui ont triomphé aux élections régionales à Madrid. Cela constitue un terrible revers pour le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez. Dans la foulée de cette défaite, son allié Podemos, a perdu son chef Pablo Iglesias. Il a annoncé son retrait de la vie politique. Comme pour le Brexit, Isabel Diaz Ayuso a utilisé une bonne dose de populisme. Elle s’est opposé à la fermeture des bars et restaurants de Madrid et cela a joué en sa faveur. A noter que si le Parti populaire a gagné, il n’a toujours pas la majorité des sièges au parlement régional. Il devra donc composer avec le parti d’extrême droite Vox.

La France suivra-t-elle mouvement ?

Le message actuel de la gauche française n’apparaît guère plus audible et les élections régionales du mois de juin pourrait se dérouler comme celle de nos pays voisins. Aucune vraie et puissante vision ou, sans aller jusque-là, de simples propositions claires n’émergent. On doit se contenter de guerres de factions et de simples condamnations des mesures prises par le gouvernement. A ce jeu de dénigrement, d’opposition systématique, et même de mauvaises fois, la gauche ne gagnera pas, les champions en la matière se trouvent à l’autre extrême.

Crédit photo : Maxim- Hopman

 

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La Rédaction