L'Echo

Deux hydroliennes bientôt immergées dans le golfe du Morbihan

En matière énergétique, toutes les ressources sont bonnes à prendre, encore faut il s’assurer des conséquences de leur production. C’est pour cela que 2 hydroliennes vont être immergées dans le golfe du Morbihan d’ici fin 2022. Ce projet expérimental va faire l’objet d’une enquête publique cet été. Il s’agira de valider le projet d’une société régionale, la société Morbihan Hydro Energies. C’est elle qui porte le projet depuis deux ans.

Les limites des projets en la matière

Une hydrolienne, c’est une turbine comme l’éolienne. Cependant, celle-ci utilise l’énergie cinétique des courants marins ou même fluviaux plutôt que le vent. Le principe n’est évidemment pas vraiment nouveau sur le papier. Depuis notamment 2010, de nombreux projets ont été mis en place en profitant notamment de nouveaux matériaux composites. Il reste que la mise en pratique a jusque ici mis trop de désavantages pour être véritablement développés.

Tout d’abord, de nombreuses difficultés techniques liés au milieu marin demeurent. Cela va de la corrosion, aux coûts des opérations en passant par le développement des algues et de divers et organismes gênant le fonctionnement de l’hydrolienne. Tout cela augmente la demande de maintenance ou de réparation. Au bout du compte, le coût du MWh est bien supérieur à celui d’autres énergies renouvelables. A cela, il faut rajouter de sévères contraintes réglementaires en France. De fait, en la matière, c’est plutôt le mini-hydrolien plus adapté au fleuve et à la rivière, de maintenance plus aisée et donc de coûts d’investissements moindres qui en a profité.

Une réglementation sévère

La réglementation est sévère, car les impacts sur l’environnement sont difficiles a vraiment discerner. Les hydroliennes créent des zones de turbulences, qui modifient la sédimentation et le courant. Il convient de bien cerner les différents effets sur la flore et la faune juste en aval de leur position. Bien sûr, il faut aussi prendre en compte le danger de ces installations pour les poissons, les mammifères marins et éventuellement des plongeurs. Certaines études démontrent pourtant que les mesures prises minorent largement le danger. Cependant, ces effets et biens d’autres sont tout de même mis en avant par les pécheurs qui voient d’un mauvais œil l’arrivée de ces engins sur leur lieu de pêches.

De nombreux détracteurs

C’est dans ce contexte disons houleux que la société Morbihan Hydro Energies, va immerger deux turbines de type Sabella dans le courant de la Jument pendant une durée de trois ans. Cette société est détenue à 51 % par la PME quimpéroise Sabella, spécialisée dans le développement de l’hydrolien, et à 49 % par la Société d’économie mixte (Sem) 56 Energies. Christophe Laly, directeur de 56 Energies, explique « l’intérêt de ce projet est de voir si la technologie est fiable, si on a un impact ou non à cet endroit vis-à-vis de la production, des enjeux environnementaux, naturels et d’activité et de vérifier la qualité de l’électricité produite ».

Le projet en détail

Concrètement, il s’agit de deux hydroliennes de 14 mètres de haut. Elles seront immergées à plus de 20 mètres de profondeur. Les deux turbines, d’un diamètre de 8 mètres, auront une puissance de 250 kW chacune. Elles seront en mesure de fournir de l’électricité à quelque 400 foyers hors chauffage. A noter que le projet a un coût de 8,5 millions d’euros. C’est le Fonds européen de développement régional qui finance essentiellement (65 %) le projet. Il le fait dans le cadre du projet Interreg Tiger qui promeut les énergies marines renouvelables (EMR).

Crédit photo : Hydrolienne immergee

 

 

 

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La Rédaction