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Le gouvernement Québécois au secours de la langue française

Les Québécois veulent continuer à parler Français et pourtant, la langue française semble en régression. A travers la langue, c’est aussi l’identité francophone que le gouvernement veut défendre. Cependant, inexorablement il semblerait que le français perde de l’influence. C’est pour cela que le gouvernement de la Belle Province prépare un projet de loi en ce sens.

En baisse dans la sphère privée

Les chiffres sont têtus et malgré les belles et nombreuses déclarations ainsi que les manifestations de soutien a la cause du Français, ils démontrent le déclin. L’Office québécois de la langue française assure que dans les commerces la langue de Molière à Montréal est passé de 84,2 % à 74,6 % de 2010 à 2017. La langue française est aussi en baisse dans la sphère privée. En effet, 71,2 % des Québécois avaient déclaré parler cette langue à la maison en 2016, contre 72,8 % en 2011.

Une amélioration jusque dans les années 2000

Pourtant, les choses semblaient plutôt aller globalement dans le bon sens. Avant 1940, les francophones étaient relativement peu instruits par rapport aux anglophones. Cette tendance a pratiquement disparu aujourd’hui. Du coup, la répartition des capitaux étrangers qui entrent au Québec est plus équilibrée entre travailleurs anglophones et Francophones. Cela a réduit la tendance des immigrants à apprendre l’anglais avant le français. Dans le même temps, le taux de bilinguisme a augmenté. Ainsi, entre 1951 et 1971, l’utilisation du français chez les non-francophones avait augmenté de dix points de pourcentage. Après 1971, ces augmentations ont continué plus ou moins à la même vitesse. Il apparaît donc que la vitalité économique a rejailli sur l’utilisation de la langue.

Déclin inexorable ?

Hélas, les choses continuent à bouger et la prédominance de l’Anglais dans le monde continue à saper le bel édifice. D’abord, la cote affective pour la langue n’est plus assurée. L’amour du français n’est plus aussi évident et aussi virulent, comme ce fut le cas pendant les années lyriques du nationalisme. Les jeunes Québécois, comme les jeunes du monde entier utilisent les nouvelles technologies, les réseaux sociaux. Du coup, la langue la plus immédiate, c’est une sorte de jargon dans lequel l’anglais règne en maître. Quant aux nouveaux arrivants, ils refusent de se mêler à un combat en prenant fait et cause pour le Français, car ils ont avant tout choisi de venir au Canada. De fait, il apparaît difficile a une langue de survivre sans la protection d’un pays et l’imposer à l’intérieur de ses frontières.

Une loi et des reformes pour relancer l’utilisation du Français

C’est pour cela que le gouvernement québécois a déposé, jeudi, un projet de loi visant la province francophone et ses huit millions d’habitants, notamment dans sa métropole, Montréal. Il s’agit du projet de loi 96. Il vise à renforcer la Charte de la langue française ou « loi 101 », datant de 1977. Celle-ci reconnaît le français comme « la langue officielle du Québec » mais pour la loi 96 le Français est la seule langue officielle du Québec. Il affirme également que le français est la langue commune de la nation québécoise.

Création d’un vrai ministère

Concrètement, parmi les mesures, on trouve la création d’un Ministère de la langue française et la nomination d’un commissaire à la langue française. Il aura pour tache de surveiller l’évolution de la situation linguistique au Québec. L’utilisation du français sera étendue pour communiquer dans les entreprises de 25 à 49 employés. Elle protège le droit de travailler en français. Coté enseignement, cette loi reconnaît le droit à l’apprentissage du français et limite la proportion des étudiants dans les établissements anglophones d’études supérieures. Enfin, elle donne aux consommateurs un droit à être informés et servis en français. il sera aussi mis en avant dans les affichages commerciaux.

Crédit photo : Julie Boulanger

 

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La Rédaction