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Jeux vidéo : Sonic « c’est plus fort que lui »

30 ans, le bel âge, celui du début de la maturité triomphante, et de ses réalisations. Cependant, dans le domaine ultra-rapide des jeux vidéo 30 ans cela peut-être largement le début de la fin plutôt que la fin du début. Le cas de Sonic est révélateur. Cette année, Sonic fête ses 30 ans et cet anniversaire marque plus un timide renouveau qu’un plein apogée. En effet, après des années 90 prometteuses, la marque du hérisson a décliné notamment à cause d’une succession de mauvais jeux. Il faut attendre le milieu des années 2010, pour retrouver un regain de popularité.

Dans les années 90, Sonic versus Mario

Un petit effort de mémoire et nous revoilà dans les années 90. A ce moment-là, le problème majeur dans la vie, c’était le choix entre Super Mario et Sonic. Tous les opposent volontairement, du rouge pour Mario, ce sera du bleu pour Sonic. Mario sautille partout, Sonic est relax et prend des poses. Sonic, c’est le fer de lance de la stratégie marketing agressive de SEGA dans les années 90 qui se résume ainsi « SEGA, c’est plus fort que toi  » . C’est le temps où nous faisions l’apprentissage d’une poignée de jeux classiques, en jouant avec la Mega Drive.

La 3D ne réussit pas au hérisson

Et puis, vint de le virage de la 3D, qui fut pas vraiment bien négocier par SEGA. Les années 2000 sont sombres à l’image de la Dreamcast qui fait un flop. Le pire arrive en 2006 avec la sortie de Sonic the Hedgehog sur PS3 et Xbox 360. Ce premier épisode en haute définition sera si mauvais que certains le considèrent comme un des pires jeux de la décennie. Ensuite, la marque va continuer à décevoir avec des jeux qui seront reçus froidement par la critique et le public. Si on veut être conciliant, on peut juste citer le succès d’estime de Sonic Generations (2009) et Sonic Colours (2010).

Lente descente aux enfers

A travers ce marasme, le coté vantard et sur de lui de Sonic n’est plus un argument et la descente aux enfers semble sans fin. C’est sans compter sur l’éternel revirement de la mode et de ses codes. En effet, Sega va pouvoir récolter ce qu’il a semé. Il faut se rappeler que Sonic n’est pas qu’un jeu, c’est aussi une icône de la culture internet. De nombreuses personnes ont grandi avec Sonic et tous ses produits dérivés. Sonic a été partout sur les vêtements, les boites de céréales, et même en figurine de menus Happy Meal.

Sonic un personnage devenu icône

De fait, le personnage survit de manière chaotique au grès d’une communauté qui utilise son image pour des créations plus ou moins réussis et dans des domaines très divers. Tout ceci apparaît anodin sauf si on regroupe et on organise tout cela pour avec un plan bien étudié. C’est ce que va faire Aaron Webber. c‘est lui qui en 2015 s’occupait des relations avec la presse et des réseaux sociaux chez SEGA. A travers le compte twitter, il organise une riposte au second degré. Il faut pour cela un savant dosage d’autodérision, d’une agressivité bien placée et bien manier l’absurde. Si Sonic ne triomphe plus à travers ses jeux, il devient par contre tendance sur les réseaux sociaux. Le compte Twitter officiel de Sonic obtient des millions d’abonnés.

Et ça repart

Cela suffit pour relancer un peu la mécanique et surfer sur la mode revival. SEGA embauche des fans pour créer un jeu hommage à l’ère 2D, ce sera Sonic Mania. Il est bien accueilli par le public et la critique quand il sort en 2017. Dans la foulée Sonic Forces, arrive sur les étals avec son générateur de personnages intégré qui permet littéralement de créer son propre avatar. C’est un vrai un clin d’œil pertinent à une communauté qui a toujours su être fidèle. En 2018, Paramount Pictures travaille sur un film Sonic et diffuse une première bande-annonce en 2019. La première version dans laquelle on voit un Sonic très laid, est abandonnée. Un an et demi plus tard, une deuxième version de la bande-annonce, plus conforme cette-fois, est plutôt bien accueilli. Ce succès est d’ailleurs confirmé, car une suite est prévue pour 2022.

La preuve est peut-être faite que Sonic a marqué les esprits, car malgré les errances et peut-être en partie grâce, il est toujours là. Décidément « Sega, c’est plus fort que lui ».

Crédit photo : Ben

 

 

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La Rédaction