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Ne le répétez pas, mais les ragots et les commérages ont du bon

Une étude menée par des chercheurs au Département des sciences psychologiques et cérébrales, à l’Université de Dartmouth va certainement intéresser vos voisins du dessous. Oui ! Ceux qui n’arrêtent pas d’espionner tout le monde et qui se répandent en commérage de toutes sortes. En fait suivant ces chercheurs américains, leur attitude apparaît comme importante dans la création de lien social et dans l’apprentissage indirect. Ne leur dites quand même pas trop fort, le commérage garde néanmoins ces cotés négatifs. 

On est tous de temps en temps excédés par ces personnes qui ne peuvent s’empêcher de commenter tous les faits et gestes qui se passent autour d’eux. Cependant, cela semble inévitable, car le langage et par extension la communication verbale fait partie intégrante de nos sociétés, c’est même ce qui nous différencie des autres espèces. Or, le commérage et les conversations axées sur nous-même ou sur les autres représenteraient 65 % des conversations. Donc, ces processus représentent une étape importante même s’il est jugé socialement comme étant négatif.

Le commérage, un « toilettage social »

Pour démontrer cela scientifiquement, Eshin Jolly et Luke J. Chang, les chercheurs à l’origine de l’étude, ont mené une vaste expérience en ligne. Dans cette étude, les chercheurs ont mis en place un jeu interactif afin d’évaluer la propension à commérer des individus. Cette mise en situation permet aussi d’évaluer la mise en place et l’utilité de ce commérage. Du coup, on ne parle plus de commérage, mais de « toilettage social ». Il s’apparente alors au toilettage physique chez les autres primates. Le but est le même, pour les humains, le commérage consisterait à établir une relation de confiance et des liens sociaux solides.

Les ragots ne sont pas tous négatifs

En effet, c’est un moment d’échange d’informations, d’apprentissage culturel, et même de divertissement. Il faut pour cela accepter le fait que contrairement à ce que l’on pourrait croire le fait de commérer ne consiste pas forcément à critiquer de manière négative un individu absent. Les chercheurs sont formels, « Les commentaires diffamatoires ne représentent qu’une proportion relativement faible des ragots du monde réel ».

Et contribue à maintenir un ordre social

Pour compléter l’analyse, il parait même que les ragots contribuent à l’établissement d’un ordre social. Ils renforcent le sentiment d’appartenance à un groupe en permettent la création d’alliance entre les individus. De fait, on m’a raconté qu’échanger des potins est une manière d’établir les frontières entre ce qui est accepté ou pas. Cela devient une sorte de code de valeur. Au bout du compte, les individus s’influencent mutuellement et définissent des conventions culturelles. Comme on le sait, les nouvelles vont vite et en diffusant rapidement des connaissances, le commérage permet de créer un consensus partagé sur la manière d’interpréter un événement ou les actions des autres.

Une forme de sanction ou de gratification

Bien sûr, il n’en faut pas plus pour faire ou défaire la réputation d’un individu donné modulera donc sa réputation. Dans ce cas, les commérages peuvent aussi être un moyen de punir un individu qui nous a fait du mal. On lui fait une « mauvaise réputation », au lieu d’aller le confronter directement par exemple. Cependant, de nombreuses autres études sur le sujet ont mis en évidence que le commérage n’a pas exclusivement une fonction de sanction. Il favorise aussi la coopération dans les groupes. .

A ce sujet, une autre étude, plus ancienne, publiée dans National Library of médecine en 2017 a montré que durant l’échange de ragots le corps produirait significativement plus d’ocytocine (hormone de l’attachement) que lors d’une autre conversation.

Crédit photo : Meilisa Dwi Nurdiyanti

 

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La Rédaction