Le moins, que l’on puisse dire, c’est que l’élection d’Ebrahim Raïssi a la présidence du pays ne tend pas a rassurer les plus modérés en Iran. En effet, il s’est révélé jusque ici comme un homme plutôt extrémiste, n’hésitant pas a approuver des méthodes brutales en matière de droits humains. A ce sujet, L’ONG Amnesty International a dénoncé l’élection a la présidence de cet ultra conservateur en affirmant que ce dernier devrait faire l’objet d’une enquête pour «crimes contre l’humanité» et «répression brutale» des droits humains.
Une élection bien contrôlée
Cette élection a d’ailleurs fait l’objet de nombreuses critiques. De nombreux Iraniens réformistes ont refusé de participer à une élection largement considérée comme acquise d’avance. De fait, le taux de participation global a été de 48,8 %. C’est le plus bas depuis la création de la République islamique en 1979. Alors que de nombreuses réformes sont largement attendus dans le pays, l’élection de cet homme du pouvoir de 60 ans va plutôt dans le sens de la stagnation et de la fermeté.
Un passé politique pour le moins brutal
Pour rappel, Raissi s’est fait connaître en faisant partie du terrible quatuor surnommé « comité de la mort ». Ce comité de 4 personnes aurait supervisé l’exécution massive de 5 000 prisonniers politiques. Interrogé en 2018 et en 2020 sur ces exécutions, Ebrahim Raïssi a nié y avoir joué le moindre rôle. Par contre, il a rendu « hommage » à l’ordre donné selon lui par l’ayatollah Khomeiny, fondateur de la République islamique d’Iran, de procéder à cette épuration. Ensuite, ce charmant personnage a officié en tant que juge en chef de l’Iran. C’est à ce poste qu’il a organisé l’intensification de la répression de la dissidence et des violations des droits humains.
Un anti-occidentaliste pur et dur
Inutile de dire qu’il n’est pas un promoteur des relations avec l’Occident. A ce sujet, il a vanté à plusieurs reprises les avantages de la soi-disante « économie de résistance » de l’Iran. Cette appellation masque en fait de nombreuses privations, cependant elle fait miroiter une plus large autonomie économique face aux sanctions occidentales. Le nouveau président prétend aussi vouloir lutter contre la corruption à travers une plate-forme anti-corruption. Celle-ci a été mise en place pour apaiser et manipuler les frustrations des électeurs face à une économie en difficulté. Tout cela est bien sur imputée en priorité aux sanctions américaines paralysantes et à la corruption du gouvernement.
Une ascension sans faille
Cependant, ce magnifique curriculum-vitae semble ne semble pas gênant pour continuer une ascension vers le poste ultime. En effet, l’élection de Raisi pourrait s’avérer un tremplin parfait pour succéder un jour à Khamenei, l’actuel guide suprême de 81 ans. Dans le système politique iranien, c’est en fin de compte le guide suprême, et non le président, qui décide en dernier ressort de toutes les grandes questions d’État.
Les alliés de toujours : Chine et Russie
Pour en revenir aux relations diplomatiques, si les ONG occidentales ne l’aiment pas beaucoup, c’est parfaitement réciproque. C’est pour cela que de nombreux spécialistes disent que l’Iran est peu susceptible de s’engager avec l’Occident au-delà du retour à l’accord nucléaire. La part belle est faite aux relations avec la Russie et la Chine. C’est pays sont moins sensibles à l’aspect autoritaire du pays et a la disparition d’un semblant de démocratie. D’ailleurs, le président russe Vladimir Poutine a été l’un des premiers dirigeants mondiaux à féliciter Raisi.
Crédit photo : Amir-Hosseini