Écologie, bio, vert, recyclage sont des exemples de termes à la mode. Ils ne sont pas les seuls et tout ce qui tourne autour du réchauffement climatique fait aussi recette. On peut s’en réjouir, car c’es notions apparaissent indispensables pour notre futur. Hélas comme souvent, ils peuvent aussi servir de simple alibi pour assurer plus de succès a certaines actions. A ce sujet, Greenpeace Suisse veut alerter l’opinion publique en mettant en cause l’impact environnemental des fonds durables.
Une étude de Greenpeace Suisse
Greenpeace Suisse, c’est tout simplement la branche suisse de l’organisation écologiste Greenpeace. Elle est bien placée, car la Suisse reste un des plus grands centres financiers au monde pour la gestion de fortune. En ce qui concerne le Luxembourg, c’est l’endroit où sont domiciliés de nombreux fonds d’investissement en Europe. C’est pour cela que l’étude qui vient d’être publié porte sur 51 fonds suisses et luxembourgeois.
Il s’agit de faire comme pour les produits bio de la grande consommation, vérifier le bien-fondé de certaines « appellations ». Du coup, les écologistes de Greenpeace ont demandé à l’agence de notation suisse InRate, d’examiner une cinquantaine de fonds pour vérifier s’ils « ont bien un impact bénéfique ». InRate est spécialisée dans l’évaluation des questions environnementales, sociales et de gouvernance d’entreprise (ESG).
La Finance verte
Il est vrai que parler de finance verte apparaît un peu difficile à imaginer tellement les deux termes paraissent difficilement compatibles. Cela sous-entend à la base de bien déterminer de quoi on parle. Pour cela, il faut élaborer des critères stricts pour les fonds durables. C’est là que les choses se compliquent. En fait, la dénomination s’effectue essentiellement par rapport aux secteurs que ces investissements évitent. Par contre, ils restent très discrets sur la réelle implication vers des activités économiques à effets concrètement durables. Autrement dit, on se contente juste d’éviter les secteurs qui ont mauvaises presses écologiquement.
Un impact pas aussi évident
Par exemple, fini, l’énergie nucléaire, l’agriculture avec les engrais et pesticides, les combustibles fossiles, l’énergie nucléaire ou encore les mines et métaux et transports les plus polluants. Cependant, l’investissement durable a d’autres critères. Sur le plan international, l’investissement durable est souvent désigné par le terme « ESG investing« . Ce veut dire le respect de 3 critères, environnementaux, sociaux et de gouvernance. En ce qui concerne l’investissement durable, on pense souvent à tout ce qui contribue au meilleur respect de l’environnement et à un meilleur climat. Mais l’investissement durable va au-delà de ces deux dimensions, car il englobe également le bien-être des êtres humains, la société et les conditions de travail. Sur ce plan, les fonds d’investissement visé par l’étude affichent un ESG généralement meilleur. Il reste que la différence n’est toutefois pas énorme, l’écart avec les fonds classiques se limitant à 13 %.
Comme souvent, il faut bien analyser ce qui se cache derrière les mots, surtout ceux qui sont à la mode. Il est ici question d’écologie, mais on pourrait trouver bien d’autres exemples de termes galvaudés, en ces périodes un peu trouble.
Crédit photo : Christine Roy