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Mozilla met la lumière sur le coté obscur de l’algorithme de YouTube

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On peut appeler cela, la rançon du succès, ou la responsabilité liée a la popularité. Une enquête menée par Mozilla a mis en évidence le fort taux de vidéos nuisibles recommandées par l’algorithme de la plateforme YouTube. Il est vrai que nous nous sommes tous un jour interrogé sur le pourquoi des propositions de visionnages de la plateforme. Jusque ici, on se contentait de la réponse classique et définitive, c’est l‘algorithme. On devait aussi de contenter des dires de l’entreprise. Évidemment, elle affirme qu’elle fait tout pour réduire au maximum les suggestions de vidéos « à problèmes ».

Une étude pour faire le point

Déjà en 2018, le média américain Daily Beast affirmait que l’algorithme de la plateforme mettait systématiquement en valeur des contenus radicaux. De fait, Mozilla a décidé de faire un vrai état des lieux, grâce a une nouvelle extension de navigateur, RegretsReporterre. Son but est de collecter des « recommandations regrettables » que pourrait faire l’algorithme de YouTube. Bien sûr, le site de Google ne s’est pas opposé directement à la démarche, mais il a émis de très fortes réserves. Il estime qu’il est difficile de tirer des conclusions générales à partir d’exemples trop disparates et pas vraiment révélateur.

La puissance de YouTube

Il est vrai qu’actuellement, YouTube représente 700 millions d’heures visionnées chaque heure dans le monde. C’est donc un des plus puissants influenceurs mondiaux. Du coup, il est logique que le moindre « écart » de la plateforme soit remarqué. Celle-ci qui fonctionne au moyen d’un algorithme de recommandation qui peut entraîner ses utilisateurs vers des contenus au minimum hors de propos, et souvent dérangeants. C’est sur ce fait que le rapport de Mozilla enfonce le clou. Il indique que 71 % des contenus jugés peu recommandable proviennent directement de l’algorithme de YouTube. Or 70 % du temps de visionnage découle de ces recommandations automatiques. Pour cela.

Un fonctionnement encore très opaque

Concrètement, l’étude a été portée par 37.380 volontaires de 190 pays. Ces volontaires ont signalé et commenté les vidéos en question. Ils ont également détaillé les contenus qu’ils avaient visionnés avant celles-ci. Une façon, pour Mozilla, de mieux comprendre la façon dont sont établies les recommandations. Par ailleurs, le rapport évoque « une volonté de ne pas être précis sur le terme « nuisible », pour que chaque volontaire puisse apporter sa notion ».

Et qui reste favorable aux vidéos nuisibles

Selon le rapport, les vidéos signalées les plus fréquemment relèvent de la désinformation, du contenu violent ou de l’appel à la haine. Plus grave, l’étude révèle que dans 43.3 % des cas, les recommandations nuisibles n’ont rien à voir avec le parcours effectué par l’internaute sur YouTube. Mozilla met également l’accent sur les « cercles vicieux » engendrés par des contenus choquants. L’exemple est pris d’une fillette de 10 ans, à la recherche de vidéos de danse et qui est tombée sur des contenus faisant la promotion de régimes extrêmes. En cause, l’algorithme qui fait encore la part trop belle a des vidéos chocs, trash, scandaleuses et volontairement outrancières. Elles ont un potentiel de viralité plus important. Elles cumulent chaque jour, 71.1 % de vues en plus que les vidéos recherchées manuellement par les internautes. Ce phénomène avantage les vidéos de mouvements ou partis extrémistes.

La France parmi les plus touchés

Si on se concentre sur la France, le moins que l’on puisse dire, c’est que nous ne sommes pas épargnés. Nous sommes un pays non-anglophone et à ce titre nous sommes plus touchés. En effet, le taux de contenus douteux est 60 % plus élevé dans les pays dont l’anglais n’est pas la langue principale. Du coup, les trois pays les plus touchés sont le Brésil, l’Allemagne, puis la France.

En conclusion du rapport, le rapport de Mozilla nous confirme bien ce qui se passe et permet de mieux comprendre. Il reste que la solution n’est toujours pas trouvée, la polémique demeure sur les réelles volontés de YouTube.

Crédit photo : jm3

 

 

 

 

 

 

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La Rédaction