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Amsterdam : éviter le retour des « tous risques » au profit des touristes

A Amsterdam, il y a Dieu, il y a les dames j’ai vu les dames, où donc est Dieu? À Amsterdam y a du haschich par kilogrammes chantait Guy Béart en 1976. Depuis la situation à continuer à se dégrader. Ce qui passait au départ pour un modèle libéral est devenu un exemple de dérives mal contrôlées en matière laxisme. En cause, évidemment l’argent, à travers un développement touristique qui se base maintenant plus sur le sexe, l’alcool et la drogue que sur la culture, la découverte du pays et son le style de vie. L’appât du gain facile, a mis en avant le Quartier Rouge et les coffee shops plutôt que les monuments classés et les musées.

Les hordes de touristes « fêtards »

Ceux qui tirent la sonnette d’alarme, ce sont les résidents des quartiers historiques de la capitale néerlandaise. Ils n’en peuvent plus de voir débarquer des hordes de touristes uniquement là pour faire la fête dans la capitale. Évidemment, nous sommes bien loin des balades en famille ou entre amis sur les canaux ou à vélos. C’est une belle image, en partie  réelle, mais qui ne correspond plus du tout a celle qui prévaut actuellement pour de nombreux touristes qui viennent par exemple fêter un enterrement de garçon.

Le Covid met en avant un phénomène ancien

Ce phénomène n’est pas nouveau, il est dénoncé depuis longtemps, mais le Covid 19 et la crise du tourisme qu’il a généré l’a mis un peu plus sur le devant de la scène. En effet, le frein mis sur l’arrivée des touristes fait apparaître le décor de l’hypercentre de la ville sous des aspects un peu ridicule. Depuis 10 ans, le développement s’est axé sur la fête débridée et les jeunes. Cela veut dire, un amas de coffee shops et 330 vitrines de prostitution signalées par l’incontournable néon rouge. Au milieu de tout cela, on retrouve de la restauration rapide, et des meules de Gouda qui n’ont plus que le nom comme réelle référence. Évidemment, sans la horde de « touristes » issues des vols low-cost, tout ceci prend un aspect désolant et fait vraiment peine.

Un redémarrage sous surveillance

Mais peut-être qu’il y a du bon même dans l’adversité. C’est pour cela que la ville veut en profiter pour réorganiser les choses. Tout d’abord, il s’agit de freiner l’accès des coffee shops aux étrangers. Ensuite limiter les prostituées du « quartier rouge ». Mais ce n’est pas tout, il ne suffit pas d’interdire ou de restreindre, il faut aussi proposer d’autres alternatives, plusieurs associations de résidents du quartier historique réclament à la municipalité de nouveaux projets.

Et sur tous les fronts..

L’affaire n’est pas simple, car il faut bien comprendre l’ampleur du problème. Depuis quelque temps, la municipalité a déjà commencé, mais quand il s’agit de gagner de l’argent les idées fusent. Les mesures vont donc dans tous les sens. Cela va par exemple des touristes qui dorment dans leurs voitures a l’interdiction de prendre en photo les prostituées.

Une exemple frappant, la ville a notamment interdit une belle création néerlandaise significative, le beer bike ou bar a pédale.  Il s’agit d’un engin comprenant des bancs ou selles de chaque côté pour les pédaleurs en plus d’une banquette arrière. Au milieu, une planche en guise de comptoir qui fait toute la longueur du véhicule. Autour les passagers sont réunis pour boire et pedaler. Ces véhicules sont pourvus de phares et d’éclairage nocturne.

Un tourisme moins dévalorisant

C’est tout cela qu’Amsterdam voit de nouveau revenir à un peu plus d’un an après le début de la pandémie de coronavirus. Ceci constitue un bel exemple de la difficulté de faire partager une manière de voir les choses. Soyons clairs, il ne s’agit pas là d’une guerre entre résidents renfrognés et nouveaux arrivants. Les habitants du quartier ont l’habitude depuis longtemps du bruit de la ville, ne cherchent pas forcément la tranquillité a tout prix. Ils ne veulent simplement pas être un simple lieu de défoulement de l’Europe.

Ce qui est faisable entre quelques personnes, ne l’est pas forcément avec beaucoup.

Crédit photo : Callum Parker

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La Rédaction