Les problèmes d’approvisionnement d’eau touchent de nouveaux pays et de nombreuses régions. Parmi elles, on retrouve maintenant la Vendée. C’est pour cela que le département a lancé une expérimentation inédite pour réutiliser les eaux usées. Ce projet ambitieux est inédit en Europe. Sa réussite pourrait amener de gros changements dans le traitement des eaux en France.
La Vendée utilise déjà les eaux usées traitées
En Vendée, l’eau potable provient à 90 % des eaux superficielles, contre 30 % en moyenne en France. De fait, le département est largement tributaire des fluctuations climatiques. A cela se rajoute, une augmentation de la demande en eaux. C’est la conséquence d’une démographie en hausse et une fréquentation touristique globale plus forte. Face à cela, le département prend des mesures pour limiter le gaspillage. Cela passe notamment par des travaux sur les canalisations, les interconnexions. La Vendée travaille déjà avec Veolia depuis 2011 au travers du projet de « REUT », le recours aux eaux usées traitées. Ce procédé n’est pas encore très connu en France, car moins de 1 % des eaux usées sont recyclées, contre 14 % en Espagne ou 8 % en Italie.
Un projet innovant
Cette fois, la Vendée passe à la vitesse supérieure avec un projet mené conjointement par Vendée Eau et Veolia. Derrière un nom aux accents prophétiques, Jourdain, on retrouve une unité d’affinage construite par Véolia. Celle-ci va produire une eau de « très haute qualité » à partir d’eaux usées. Celle-ci, l’année suivante, rejoindra le milieu naturel.
Mise en place d’un cycle vertueux
Dans les faits, il s’agit de la mise en place d’une sorte de cycle. A la sortie de la station d’épuration des Sables-d’Olonne, une partie de l’eau, subira un traitement complémentaire au sein de la station d’affinage, plutôt qu’être rejetée en pleine mer. Cette eau affinée sera acheminée vers une zone végétalisée située en amont du lac du Jaunay. Ainsi, l’ eau va naturellement récupérer de la microfaune et de la microflore en se mélangeant à celle des autres rivières. Elle attendra ensuite l’usine de production d’eau potable puis passera dans le château d’eau avant de rejoindre les robinets des foyers de l’Ouest du département.
Pas de répercussion sur les factures d’eau
Au bout du compte, ce cycle fait dire à Antoine Frérot, PDG de Veolia, « Ce programme d’économie circulaire est une première en Europe ». Concrètement, les choses sérieuses vont débuter en 2023 avec la mise en service officielle, qui se sera suivi, de longs mois d’expérimentation à taille réelle. Bien sûr, tout ceci a un coût, le budget global du programme Jourdain s’élève à 19,5 M€. Le Département de la Vendée apporte son soutien à hauteur d’1,7 M€. Pour rassurer tout le monde, il faut préciser qu’il ne devrait pas y avoir de répercussion sur la facture des clients.
Le mot de la fin pour le PDG de Veolia « L’eau est trop précieuse pour n’être utilisée qu’une fois ».
Crédit photo : Colomban