Actuellement, en matière de vaccination, les Français se révèlent en parfaite harmonie avec leur réputation. En bon grognard de la garde impériale napoléonienne, ils grognent, mais ils avancent. La campagne de vaccination marche actuellement a pas forcé.
Des grognards pas vraiment a plaindre
Pour continuer la comparaison avec les grognards de Napoléon, il faudrait d’abord se rappeler que c’est ainsi que notre empereur avait appelé les hommes de la Vieille Garde. Ils ont constitué l’élite de la Grande armée. Cependant, ils se plaignaient souvent de leurs conditions de vie même si ces plaintes, n’étaient pas vraiment justifiées. En effet, la discipline était rude, mais les hommes de la Garde bénéficiaient d’avantages non-négligeables en comparaison des autres unités de l’armée. Par exemple, ils percevait en premier lieu d’une solde supérieure. De plus, ils pouvaient compter sur une meilleure nourriture et la priorité lors du ravitaillement en campagne.
Une politique présidentielle volontariste
En tant que stratège politique et chef d’état, le président Emmanuel Macron a fait un pari. Celui de pousser la population française vers le vaccin anti-COV Bien sûr, il faut aussi éviter soigneusement d’évoquer l’obligation pure et simple. Ainsi, il y a 18 jours, face à la montée d’une nouvelle vague portée par le variant Delta, Emmanuel Macron a imposé un choix qui tient plus de la décision d’un général que d’un politicien. Il s’agit de favoriser l’efficacité au détriment la liberté. Avec, l’élargissement de l’utilisation du pass-sanitaire à une grande partie des lieux de vie, le Président n’a pas vraiment laissé le choix aux citoyens. Évidemment comme toute décision de ce type, elle a déclenché des débats et fait naître un mouvement spontané d’opposition.
Et une intervention télévisuelle déterminante
Il reste que sur le champ de bataille, les résultats sont là. Plus de 51 % de la population française est aujourd’hui entièrement vaccinée et plus de 6 Français sur 10 ont reçu leur première dose. A ce sujet, on peut mettre en avant le poids de l’intervention directe de notre dirigeant. Que l’on soit d’accord ou pas, il faut bien constater que le président a lui-même provoqué un regain de vaccination. Le nombre d’injections de premières doses a nettement augmenté depuis le 12 juillet, jour de l’allocution d’Emmanuel Macron.
La vaccination en France égale celle de l’Allemagne.
Tout cela nous a replacés dans le concert international de la vaccination. Nous ne sommes plus les vilains petits canards. Constatons que les primo-injectés sont proportionnellement plus nombreux en France que dans de nombreux autres pays européens. Et même, en se comparant a ceux qui passe souvent à nos yeux, pour le bon exemple, c’est-à-dire les Allemands, on fait jeu égal. On a donc comblé un retard, car il y a juste un mois, on était nettement en deçà dans le domaine.
Et celle de bien d’autres pays
De même, en termes de doses de vaccins administrées quotidiennement, on soutient largement la cadence mondiale. On dépasse maintenant des pays de taille similaire, voire les États-Unis et le Canada. Seul des pays comme la Chine, l’Inde, le Brésil, la Turquie, le Mexique, le Japon et l’Indonésie injectent plus de doses par jour que la France. Cependant, la majorité d’entre eux ont une campagne vaccinale est bien moins avancée que nous.
Il est trop tôt pour juger l’efficacité de cette hausse des vaccinations sur la 4e vague en cours. Cependant, nous allons pouvoir juger si le regain d’intérêt pour la campagne va globalement perdurer ou va se délayer pour devenir « une morne plaine ». Pour l’instant, il apparaît nettement déjà qu’un succès même relatif va exacerber une radicalisation de nombreux opposants a la vaccination. Cette radicalisation pourrait d’ailleurs se transformer dans un deuxième temps en un socle de contestation un peu artificiel mais réel. Il se constitue d’un mélange, volontairement entretenue, d’un rejet a la fois du vaccin et de l’exécutif français actuel.
Ceci pourrait peser dans la réussite finale final pour endiguer le variant Delta. En effet, il faudrait que plus de 90 % des adultes, et encore plus de personnes âgées soit vaccinée d’ici l’automne pour voir des effets significatifs de la vaccination. De bons résultats globaux contre le Covid 19 vont certainement s’avérer déterminant dans la perspective des prochaines présidentielles.
Crédit photo : Christoffer A.Andersen