Au fur et à mesure, les terribles affres du Covid se dissipent un peu. Bien sûr, il n’est pas question de minimiser ce qui se passe encore dans le monde. Cependant, il faut bien en convenir, les centres d’intérêts classiques reprennent leur part d’actualité. Parmi eux, le football est un bel exemple. La France vient de participer avec 3 autres pays à une compétition dont tout le monde a bien compris que l’intérêt purement sportif est moindre. Tout ceci est au mieux honorifique, en vrai très mercantile. Et puis, il y a nous, les médias, toujours a la recherche de la polémique pour un bon billet. Justement, pour nous, le dieu du football a, dans son infinie sagesse, insufflé le hors-jeu.
Et l’homme créa le hors-jeu
Car le hors-jeu, c’est ce qui différencie le football de Cro-magnon de nos 4 contre 4 sur un terrain improvisé et le gratin du football. En effet, si le football a son histoire, le hors-jeu a sa propre histoire. Il est déjà présent dans les premiers écrits datant du 19e siècle. On a retrouvé la trace dans les archives de la Cambridge Rules. Il est question du « sneaking » l‘ancêtre du « offside« . En 1863, les premières règles sont établies par la Football Association. Elles sont immédiatement contestées par la Ligue de Sheffield. Pour elle, pas de règles sur le hors-jeu, les attaquants pouvant rester en permanence près du but adverse. Cette variante persistera jusqu’en 1878, et la création en 1866 de l’International Football Association. International voulant dire à l’époque pour le monde du football, les associations d’Angleterre, d’Écosse, du Pays de Galles et d’Irlande. C’est aussi d’ailleurs un peu la vision generale du monde anglo-saxon, qui possède presque un tiers de la planète.
Et l’homme améliora le hors-jeu
Ensuite, c’est toute une série de variations qui vont faire de cette loi, des étapes dans l’évolution de l’homme et son approche stratégique du jeu. En 1920, le hors-jeu consécutif à une touche est supprimé, puis on introduit le concept de hors-jeu passif. Il faut attendre 1978, pour préciser qu’une balle involontairement touchée ou renvoyée par un adversaire ne remet plus l’attaquant en jeu. En 1990, l’attaquant se trouvant sur la même ligne que l’avant-dernier adversaire n’est plus considéré comme hors-jeu. Enfin et surtout en 1995, la règle réaffirme que le hors-jeu ne constitue plus une infraction en soi. C’est seulement l’arbitre qui juge si le joueur participe de manière active au jeu.
Et l’homme sanctifia le hors-jeu
Comme nous pouvons le voir, tout ceci a fait sortir le footballeur de sa simple condition de coureur avec un ballon dans les jambes. Cela implique une stratégie. Il oblige le joueur a levé la tête et essayer d’appréhender la situation dans son ensemble. En cela, il quitte sa condition animale fait d’instinct et d’immédiateté pour faire appel a sa réflexion a plus long terme. On peut même parler de plan et statégie d’où l’importance de l’entraîneur, qui se veut alors plus stratège que coach physique.
Et l’homme utilisa bassement le hors-jeu
Cette étape dans l’évolution de l’homme dans le football, fait donc du hors-jeu, une étape fondamentale. Les Espagnols, qui ont perdu cette finale, ont sans doute bien souvent utilisé cette même loi à leur avantage. Sergio Busquets, dans sa grande et magnifique carrière a bien dû quelques fois s’arrêter de jouer pour lever le bras et ainsi alerter le juge de touche. Son arrêt et son non-engagement font exactement partie de la même stratégie qui remet en jeu, cette fois a ses dépends MBappe.
Et l’homme critiqua le hors-jeu
Si nous avions perdu cette finale, nous ferions la même chose, Kimpembe serait le premier à reprocher a l’arbitre une position de hors-jeu après un énième départ d’Oyarzabal. Toute cette agitation, montre bien notre évolution et tant pis si trop de « wokisme » fait la part belle aux intello du hors-jeu face aux « traditionalistes » qui voit la, une nouvelle fois fin du beau jeu. Elle demontre aussi l’importance des enjeux financiers. Ils dépassent de loin le simple enjeux sportif. Une décision arbitrale peut valoir maintenant de belles sommes d’argent.
Bon d’accord, tout ceci va peut-être un peu trop loin pour un simple fait de jeu. C’était juste pour tout remettre avec ironie, a sa juste place. Au bout du compte, souhaitons que l’homme triomphe complètement de la maladie et reprennent le cours de sa quete vertueuse vers un jeu cathodique et médiatique parfait.
Crédit photo : Sandro-Schuh