Nous sommes très tentés de dire, et ce qui devait arriver, arriva. Au Texas, l’extraction de gaz naturel par fracturation hydraulique provoque des tremblements de terre inquiétants. De fait, l’Etat a dû revenir en arrière et a pris la décision de limiter jusqu’à nouvel ordre cette méthode d’extraction. Évidemment, du côté des écologistes, on ne peut pas s’empêcher de faire remarquer le bien-fondé des nombreuses alertes qui ont été faites. Pas question de sauter de joie au vu des conséquences, mais ils convient de remettre la pression sur les sociétés qui utilisent cette pratique.
La fracturation hydraulique, une technique risquée
La fracturation hydraulique n’est pas une technique nouvelle, car elle a été mise au point en 1947. Cependant, elle a pris un essor nouveau récemment avec l’utilisation du forage horizontal. La combinaison de ces 2 techniques a permis la recherche de nouveaux gisements. Tout cela dans un contexte de pénurie et de hausse globale de l’énergie
Seulement, voilà, cette technique vise la dislocation des formations géologiques par le moyen de l’injection sous très haute pression d’un Fluide. Cela permet de fissurer et de micro-fissurer la roche. Cette fracturation peut être pratiquée à grande profondeur, à savoir à plus de 4 km dans le cas du gaz de schiste. Or tout ceci n’est pas sans risques. Il y a tout d’abord des risques directs de pollution des eaux et des fuites de gaz dans l’atmosphère. Mais ce n’est pas tout, si cette technique est encore interdite en France ce n’est pas pour rien. Elle endommage la structure géologique sous les puits d’injection, et augmente les risques de tremblement de terre.
Des tremblements de terre à répétitions
C’est justement ce qui se passe en ce moment au Texas. Les entreprises du secteur de l’énergie creusent parfois à plusieurs kilomètres de profondeur afin d’atteindre des zones riches en gaz. Le travail a de telles profondeurs agi sur les failles géologiques. De fait, elles peuvent perturber les plaques tectoniques, et causer de dangereuses activités sismiques. C’est ce que craignent les autorités du Texas pourtant pas vraiment porté sur l’écologie. Cependant, il faut pourtant admettre la réalité des choses. Des tremblements de terre à répétition inquiètent de plus en plus les habitants des zones riches en gaz de schiste.
Des mesures d’urgence
Jusqu’à nouvel ordre, aucun permis d’extraction par fracturation hydraulique ne sera délivré. Les puits autorisés, mais pas encore totalement mis en service doivent aussi suspendre leur activité. En plus de cela, ceux en activité doivent limiter leur extraction de 10 000 barils par jour maximum. De plus, un contrôle mensuel plus sévère est effectués sur les injections.
Le Texas, le mauvais élève énergétique
Un mauvais point pour l’administration texane qui passe déjà pour un mauvais élève en matière de gestion énergétique. En effet, le Texas a peu de connexion avec les grilles électriques des États voisins, il dépend donc en grande partie de ses exploitations de gaz de schiste, de ses puits de pétrole, de ses mines de charbon, de ses centrales nucléaires ou de ses éoliennes. Or, cet hiver, une vague de froid peu habituelle a provoqué un pic inédit mais logique de la demande en électricité.
Coupures d’électricité dramatiques en hiver
Les habitants de l’état ont dû subir des coupures électriques. Les première mise en accusation ont pointé, les éoliennes gelées et donc inutilisables. Cependant, le vrai problème se situe à un niveau plus global. C’est la conséquence d’une dérégulation entamée en 2002. Elle a permis aux exploitants d’en faire un minimum pour le maintien en service des centrales électriques, qui se sont retrouvées dans un état de marche lamentable. Par exemple, légalement, plus rien n’oblige à protéger efficacement les installions d’un gel éventuel. Celles qui n’étaient pas suffisamment protégées, ont donc dû stopper leur production. Quant aux autres, elles dépendent de carburants comme le fameux gaz de schiste issus d’exploitations elles-mêmes paralysées par le gel.
La boucle est bouclée, ce fut une catastrophe sur le plan humain avec 24 morts directement dus à cette panne géante. Une catastrophe aussi économiquement, car de nombreux secteurs ont largement souffert de cette pénurie d’énergie, assez incroyable dans un Etat à la fois premier État américain pour la production (11 %) et pour la consommation d’énergie.
Crédit photo : Zbynek Burival