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L’huître plate : pour un retour royal dans nos assiettes

La particularité de l’huitre plate ne reside pas seulement dans sa forme. C’est aussi la seule huître native d’Europe. Cette espèce est  vieille de plusieurs millions d’années mais elle est depuis longtemps menacée d’extinction. Sa sauvegarde necessite une attention particulière et une veritable volonté des scientifiques et de certains conchyliculteurs français. Ceux-ci maintiennent vaille que vaille les derniers bancs sauvages de ce qui est devenu très rare.

Une espece en difficultés depuis longtemps

Les raisons de cette quasi disparitions sont doubles. Tout d’abord, il y a tout simplement une  exploitation à partir du XVe siècle. Ensuite, il y a l’apparition de deux parasites, Marteilia et Bonamia. Ils s’attaquent a l’huitre plate justement aux moments ou  le monde de ‘ostréiculture essaye de redemarrer son exploitation. Evidemment, la loi implacable de l’économie oblige les ostreiculteurs pour sauver leur economie et leur bas de laine a se reporter alors sur une espèce moins fragile, l’huître creuse du Pacifique Celle-ci devient alors l’huitre que nous consommons regulièrement dans nos assiettes.

L’huitre historique des cotes bretonnes

Cependant, quelques irreductibles n’admettent pas cette fin programmée. Des chercheurs et les comités conchylicoles de Bretagne (ouest), se penche depuis 2018 sur le devenir de cette huître mythique qui a fait le bonheur de nos cotes bretonnes pendant des siècles, depuis la préhistoire. Ainsi, l’huître plate est inscrite sur la liste des espèces menacées de la Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique Nord-Est (OSPAR). De plus, une centaine de scientifiques et gestionnaires se sont réunis en 2017 au sein de l’Alliance européenne pour la restauration de l’huître plate (NORA).

L’huitre plate, une huitre royale

Tout ce joli petit monde veut defendre et rehabiliter l’huitre plate. Pour cela, il faut d’abord la mettre en valeur en lui  redonnant  sa place dans nos assiettes. L’huître plate a fait la réputation de l’huître en France au XIXe siècle, c’est aussi celle que mangeaient les rois de France rappelle Stéphane Alleaume, cogérant des Parcs de Saint-Kerber, entreprise ostréicole bretonne. De plus, il faut aussi se souvenir que cette espèce n’est pas qualifiée d' »ingénieur » pour rien. Elle est en effet capable de favoriser localement la biodiversité marine.

Ensuite, il convient de favoriser les conditions pour son retour. Actuellement, sa production,atteint aujourd’hui a peine les 1 500 tonnes par an en France, contre près de 90 000 pour l’huître creuse. Premièrement, il s’agit de repertorier les principaux freins au développement. Parmi eux, les prédateurs comme le bigorneau perceur et les dorades, ainsi que le manque de supports pour se fixer.

Les conditions pour un retour

Pour cela, il faut creer des supports car les larves d’huîtres nagent pendant une dizaine de jours dans la colonne d’eau, avant de chercher un support où s’accrocher. L’installation de ce type de support offre un support idéal. A partir de la, il est possible de reconstituer des huîtrières et  ainsi entrevoir la possibilité d’une restauration de cette espèce emblématique de la gastronomie française.

Crédit photo : Louis-Hanse

 

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La Rédaction