Le football, c’est du sport et un spectacle, un événement sportif, c’est la fête, mais cela doit aussi être un temps pour les affaires dans le pays organisateur. C’est ce qu’espère le Cameroun avec cette 33e édition de la Coupe d’Europe des nations (CAN) , organisée par la Confédération africaine de football, qui se déroule à Yaoundé au Cameroun. On compte bien dans le pays sur la venue de dizaines de milliers de supporters venues encourager leurs équipes nationales pour engendrer une relance économique pour les entreprises.
Une compétition très attendue
Au-delà du résultat des Lions indomptables, cela fait deux ans que tout un pays attend ce moment important pour l’économie nationale. La compétition a déjà été reportée deux fois depuis 2019. La première en raison de retards dans la construction des infrastructures puis la 2e en raison de l’épidémie de Covid-19. Cela suscite donc une grande impatience, dans ce pays d’Afrique centrale qui ne l’avait plus accueillie depuis 1972.
De gros investissements
Pour être à la hauteur de l’événement, l’État camerounais n’a pas lésiné sur les moyens. Officiellement, l’état a déboursé près de 800 millions d’euros pour financer la construction et la rénovation des infrastructures nécessaires à l’organisation de la plus grande compétition sportive d’Afrique. Les villes qui accueillent la compétition ont bénéficié non seulement de stades, mais aussi de réseaux routiers.
Par exemple, le stade d’Olembe, près de la capitale Yaoundé, d’une capacité de 60 000 places aurait coûté au minimum 250 millions d’euros. Il devient le stade le plus cher du continent. À cela, il faut ajouter à cela la construction de nombreuses infrastructures routières, hospitalières et touristiques. Une énorme note qui devrait s’alourdir avec les incontournables coûts supplémentaires. Il s’agit de certains chantiers et des frais d’organisation des quatre semaines de compétition, estimée à 20 millions d’euros supplémentaires.
Des retombées économiques attendues
Face à cela, il faut afficher que La CAN doit servir de tremplin à une économie camerounaise durement touchée par l’épidémie de Covid-19. Elle doit faire face à la flambée des prix des matières premières. Enfin, les menaces sécuritaires fragilisent son intégrité et refroidit les envies de grands investissements. Une insurrection comme celle de Boko Haram dans le nord du pays ne rassure pas les éventuels investisseurs.
C’est le secteur tertiaire, qui compte le plus sur la CAN. En premier lieu, le tourisme, qui compte bien repartir de l’avant après la difficile période entamée avec l’apparition du COVID 19. Du coup, de nombreux hôtels et entreprises locales ont investi dans des travaux de rénovation. Ils espèrent bien en retour, faire de bonnes affaires.
De la bonne utilisation des infrastructures
Autre point positif, la construction de stades et d’autres infrastructures à travers le pays a aussi fourni des emplois aux jeunes Camerounais. C’est important, dans ce pays, près de 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Comme toujours, pour que le jeu en vaille la chandelle, il va falloir passer à l’étape suivante, car l’impact direct de la CAN sera certainement faible par rapport au coût de l’investissement. De fait, les infrastructures réalisées pour la CAN doivent participer à un développement économique structurel, pour en tirer un avantage à long terme. Il faut réussir a accueillir d’autres grandes compétitions et événements afin d’assurer une meilleure rentabilité et d’attirer de nombreux touristes.
Le but est de contrebalancer la dette publique, qui doit assumer les lourds investissements consentis pour organiser la compétition. Elle dépasse aujourd’hui les 40 % du PIB.
Crédit photo : Jannes Glas