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Crise en Ukraine ou comment rendre la monnaie de sa pièce

À défaut de bomber le torse militairement, les occidentaux ont décidé d’agir sur le front financier et monétaire. Chacun sa spécialité, l’image de Poutine tient beaucoup a une virilité redondante qui induit un recours a la force notamment physique et militaire. Par contre, les occidentaux semblent dans un premier temps vouloir jouer leur partition. Il s’agit d’intervenir sur le plan économique et faire en sorte que la crise ait de fortes répercutions économiques aussi en Russie. En effet, il ne fait pas oublier que la Russie n’est plus l’URSS, si le recours aux menaces militaires demeure, le pays ne peut pas se considérer hors du champ économiques et de ses obligations.

Les menaces russes

Toute crise diplomatique a des répercussions économiques, qu’il faut savoir gérer et faire accepter à sa population. Il n’est pas question de conflits, de guerres ni même d’affrontements, nous parlons là d’intimidations, de pression et d’embargo pour contraindre les gouvernements à revoir leurs prétentions.

À ce jeu, chacun joue sa partition. La Russie peut jouer une large carte énergétique contre l’Europe. On connaît la dépendance de certains pays, notamment européens vis-à-vis du gaz russe par exemple. De plus, les marchés boursiers sont déjà en train de surchauffer a l’idée d’un conflit avec l’Ukraine. Tout ceci n’arrange pas les affaires des occidentaux.

Les réactions occidentales

Cependant, la Russie ne peut pas non plus s’en sortir indemne. De nombreux scénarios sont étudiés, cela passe par une classique réduction d’achats de gaz et de pétrole russe (-43 % pour le gaz, -20 % pour le pétrole). Cela affecterait la Russie à moyen terme, car elle se priverait d’une source de revenu importante. Cependant, il en résulterait à court terme une nouvelle flambée des prix de l’énergie, difficile a encaissée dans un contexte énergétique déjà difficile.

Pression sur les échanges commerciaux

Delors, les Etats-Unis envisage d’autres actions moins classiques, mais tout aussi efficace. Parmi elles, on retrouve l’éventualité de couper la Russie du réseau international Swift, rouage essentiel de la finance et du commerce internationaux. Rappelons au passage que Swift est une société coopérative de droit belge créée au début des années 1970. Elle fournit un service de messagerie à ses 11 000 adhérents, essentiellement des institutions financières, afin qu’elles puissent échanger des transactions financières entre elles (paiements entre leurs clients, transactions concernant des actions ou des obligations), de manière automatisée et sécurisée. Tous les jours, ce sont pas moins d’une quarantaine de millions de transactions qui passent par la messagerie, à travers plus de 200 pays et territoires.

Des conséquences sur la vie quotidienne des Russes

Parmi ces transactions, on trouve évidemment celles des institutions financières russes. Le résultat est lourd de conséquences pour n’importe quelle économie. Les relations commerciales entre entreprises russes et sociétés occidentales, ainsi que les paiements transitant par des banques occidentales, s’en trouveraient profondément perturbées. Il faudrait pour les banques russes faire un retour en arrière énorme et tout effectuer en mode manuel, par fax ou par e-mail. Les délais des transactions deviennent plus longs et les erreurs plus fréquentes. Une belle pagaille en perspective.

Au bout de ce type de mesures, obliger le gouvernement russe à intervenir et a dévaluer la monnaie. ll n‘est pas question que la monnaie et l’économie russe échappe au pessimisme ambiant il faut toucher les Russes en pesant sur le pouvoir d’achat, déjà très entamé par une inflation qui se situe désormais à 8 % en rythme annuel. Cela peut aussi affecter la popularité d’un Poutine souvent vu comme l’ultime et indéfectible protecteur de la Russie.

Crédit photo : Tengyart

 

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La Rédaction