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Sauver la Grande barrière de corail : jusqu’ou l’Australie est prête d’aller ?

Cela parait une évidence, la Grande barrière de corail est un lieu unique au monde. À ce titre, elle fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco. Et pourtant, cette évidence n’en est peut-être plus une. La Grande barrière de corail fait partie ces écosystèmes durement éprouvés par le changement climatique. C’est pour cela que l’Australie a dévoilé un programme de 700 millions de dollars pour la protéger.

La grande barrière de corail toujours en danger

Actuellement, la grande barrière de corail serait plutôt devenue un symbole flagrant des effets du réchauffement climatique. Celui-ci entraîne une hausse de la température de l’eau, et par ricochet une décoloration globale du site. En fait, le réchauffement expulse des algues symbiotiques, qui sont celles donnant au corail toutes ses couleurs vives. Les différentes études qui se succèdent ne font que confirmer ce qui n’est plus maintenant une simple tendance. Selon une étude récente, le blanchissement a touché 98 % de la Grande barrière de corail australienne. Seule une infirme partie du récif est encore épargnée.

La pression de l’UNESCO

Les pressions se font de plus en plus fortes sur le gouvernement australien pour qu’ils prennent des mesures fortes. Parmi ces pressions, il y en a qui pèsent plus que d’autres. Par exemple, celle du Comité du patrimoine mondial. À ce propos, Le Comité menace de faire basculer la Grande barrière de la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, dans celle des sites en péril.

Un programme de sauvetage de 700 millions

Du coup, l’Australie a dévoilé vendredi un programme de 700 millions de dollars pour protéger l’endroit. C’est le Premier ministre Scott Morrison en personne qui a annoncé ce plan étalé sur neuf ans. Hélas comme souvent, on ne peut que constater que cette décision s’insère parfaitement dans un calendrier électoral précis. Au cours des prochaines élections législatives de mai, Scott Morrison aura bien besoin des sièges clés du Queensland situés près du récif pour rester au pouvoir. L’économie touristique incluant des opérateurs touristiques, des prestataires hôteliers de la région, dépend complètement de la santé du récif.

Contre le ruissellement agricole et les étoiles de mer

Concrètement, une grande partie du nouveau plan d’investissements du gouvernement sera consacrée à la pollution des récifs par les eaux de ruissellement agricoles. Environ un quart des fonds sera affecté à la réduction de la présence des étoiles de mer acanthaster. Celles-ci se nourrissent de coraux.

Une aide trop soumise au calendrier électoral

C’est pour cela que l’Unesco veut éviter une trop forte « instrumentalisation politique » et surtout que l’avenir du site dépasse le simple enjeu électoral pour rester lettre morte après. Donc si L’Unesco, a salué la décision de Camberra, elle avertit qu’elle surveillerait scientifiquement par le biais d’une mission d’experts, l’avancée de la situation. Si les résultats de la mission, qui doivent être présentés en juin 2022 au Comité du patrimoine mondial, s’avéraient négatifs, la Grande barrière pourrait rejoindre la liste des sites en péril, fait comprendre l’Unesco.

Les ONG toujours sur le pied de guerre

De leur côté, de nombreuses ONG maintiennent la pression. Elles mettent en doute la véritable motivation du gouvernement australien. En effet, plus globalement, le gouvernement conservateur australien n’a jamais adhéré a un objectif de réduction des émissions à court terme. Le pays reste l’un des plus grands exportateurs mondiaux de gaz et de charbon. Toute l’économie dy pays, repose encore grandement sur les énergies fossiles. De fait, il est de notoriété publique que les partis politiques reçoivent des financements significatifs de donateurs liés aux industries du charbon et du gaz.

L’ONG Climate Council résume la situation ainsi « distribuer de l’argent pour la Grande barrière de corail d’une main, tout en finançant l’industrie même, celle des énergies fossiles, qui est à l’origine de conséquences climatiques dévastatrices, comme les vagues de chaleur marines et le blanchissement des coraux, signifie qu’ils aggravent le problème même qu’ils prétendent vouloir résoudre.« 

Crédit photo : Amandine Berno

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La Rédaction