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Hélicoptère sans pilote américain, des essais militaires concluants

Tout cela apparaît comme une évidence, mais tout de même un hélicoptère sans pilote cela impressionne. En effet, depuis que l’on entend parler de voitures sans chauffeur, il est aisé d’imaginer que l’on essaye aussi de faire fonctionner d’autres véhicules dans les mêmes conditions. De son côté, l’armée américaine vient de faire voler un hélicoptère sans pilote. Une sorte de Supercopter sans Springfellow Hawke. 

 Un énorme drone

Du coup, le célèbre hélicoptère Black Hawk est littéralement devenu un énorme drone durant 30 minutes. Pour cela, le modèle UH-60A a été spécialement aménagé. Cela lui a permis de voler au-dessus des installations militaires de Fort Campbell, dans le Kentucky, le 8 février dernier. Durant cette demi-heure, l’appareil a négocié les phases d’atterrissage et décollage sans personne à bord. Il est monté à 1200 mètres d’altitude pour atteindre une vitesse normale située entre 185 et 200 km/h.

Un test en condition réelle

Le projet repose sur la technologie de système autonome Matrix développé par le fabricant de l’appareil, Sikorsky Aircraft. Concrètement, le vol était supervisé à distance par écrans vidéo interposés depuis une base au sol. De fait, il n’y a donc aucune intervention humaine sur les commandes. Pour corser, et rendre plus réel le vol, des données cartographiques ont été envoyés aux capteurs. Elles simulent la présence de nombreux obstacles pour faire réagir l’appareil. Cette fois, le programme proposée est censé faire balader l’hélicoptère dans Manhattan, à New York. L’hélicoptère a réussi à voler sans encombre dans cet environnement virtuel, en évitant les immeubles fictifs.

Le plan ALIAS

Tout ceci fait partie d’un plus vaste plan appelé ALIAS (Aircrew Labor In-cockpit automation system). Celui-ci a été lancé en 2014 et doté de 160 millions de dollars par l’agence de recherche de la Défense américaine, la DARPA. Globalement, le but est de réussir un vol complet de façon autonome. Cela sous-entend la prise en compte du décollage et de l’atterrissage, ainsi que la gestion des événements d’urgence comme des pannes. En cela, elle va plus loin que le pilotage automatique actuel d’avions de ligne civils. Les pilotes d’avions de ligne civils doivent encore gérer des interfaces complexes et réagir à des situations inattendues.

Des buts avoués et d’autres plus cachés

Bien sûr, la DARPA met en avant certains avantages de ses expériences. Logiquement, elle permet de largement soulager les pilotes et accentue la sécurité. Il reste que cela peut aussi entraîner la réduction d’équipe de pilotage. De plus, elle permet de voler à toute heure du jour et de la nuit, même dans des conditions difficiles. Une recherche de rentabilité que ne dédaigne pas les compagnies aériennes.

Ensuite, ce n’est pas non plus un hasard que ce soit l’armée qui développe cette technique. On imagine que cela peut évidemment de mettre moins de soldats en danger et surtout leur permettre de plus se consacrer à la recherche de cibles. En fait, ce n’est pas vraiment la première fois que l’armée américaine fait voler ses hélicoptères de façon autonome. La marine développe depuis quelque temps cette technologie pour faire déjà du fret en Afghanistan. Elle utilise aussi des drones de combat de l’envergure d’un avion et de longue autonomie pour réaliser des frappes depuis les années 90.

Le prochain essai concerne un vol autonome d’un Black Hawk de modèle M fly-by-wire le mois prochain à Fort Eustis, en Virginie.

Crédits photo : Matt-Odell

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La Rédaction