Une région à redécouvrir
Cela fait déjà pas mal de temps que les scientifiques découvrent de nouvelles espèces dans des pays comme la Thaïlande, le Laos, le Cambodge et le Vietnam. En Birmanie, ces découvertes sont maintenant plus faciles, car le pays a un peu plus ouvert ses frontières. Malgré des événements récents, assez tragiques, la porte s’est un peu entrouverte. Cela a permis aux scientifiques du monde entier de mieux parcourir de nouveaux espaces. En effet, pendant quelques années, l’ouverture de la Birmanie a permis aux chercheurs de voyager dans des zones isolées du pays auparavant interdites d’accès, a indiqué Ngwe Lwin, responsable de FFI pour la Birmanie. Ils ont plus longuement fréquentés les forêts tropicales, explorer les grottes. Ils ont aussi remonté et descendu les rivières et se frayer un chemin à travers les formations rocheuses karstiques.
Plus de 100 nouvelles espèces répertoriées
Du coup, 100 nouvelles espèces ont été découvertes dont certaines sont vraiment étonnantes. Parmi elle, le rhinopithèque de Stryker, petit primate noir connu sous le nom du « singe qui éternue ». Il est nommé ainsi, car il a un nez retroussé pour collecter l’eau. Cela l’oblige à éternuer, d’où son nom. Il a fallu l’aide des habitants pour en trouver un. On retrouve aussi un crabe habitant des cavernes, un escargot carnivore et 17 espèces de moules d’eau douce. On peut rajouter 37 espèces différentes de geckos vivant dans des formations de karst, dans l’est du pays. Certaines d’entre elles sont très isolées et localisées uniquement sur une seule colline ou une grotte.
De nouvelles espèces déjà en danger
Hélas, la joie de ces découvertes fait très vite place à l’anxiété à voir disparaître ces nouvelles espèces dont la survie dépend de nombreux facteurs. Au niveau local, on peut évoquer entre autre exploitation forestière, la chasse, en passant par l’agriculture et le développement des infrastructures. Par exemple, le singe Langur de Popa, qui tire son nom du volcan éteint du Mont Popa, a une population qui varie seulement de 200 à 250 individus, selon des estimations.
3 000 nouvelles espèces recensées depuis 1997
C’est pour cela qu’il apparaît urgent de protéger cette région du Grand Mékong, elle devient un haut lieu de la biodiversité, grâce à ses paysages variés : on y trouve la jungle, la montagne, ou encore des formations karstiques. Elle recèle certaines des espèces les plus impressionnantes et les plus menacées du monde, notamment le tigre, l’éléphant d’Asie et le poisson-chat géant du Mékong. Le WWF en profite pour rappeler l’importance de préserver les écosystèmes fragiles de la région. C’est la seule manière de préserver les espèces déjà aperçues et toutes celles qui sont découvertes. On en recense plus de 3 000 depuis 1997.
Crédit photo : Tate Lohmiller