Les buzz ! Sorties What else ?

En Thaïlande, les Russes ont du mal a rentrer chez eux

Comme toujours, le conflit entre l’Ukraine et la Russie, ainsi que les mesures économiques qui en découlent ont leurs lots de conséquences plus ou moins graves ou importantes. Évidemment, parmi elles, on dénote des conséquences sur le tourisme dans le monde. La Thaïlande étant une obstination privilégiée des russes, les mesures économiques affectent leur frequentation. A plus long terme, il s’agit, d’une baisse des entrées, mais aussi plus graves et plus immédiat, des milliers de touristes russes en Thaïlande peinent à rentrer dans leur pays.

Le tourisme Thaïlandais en souffrance

C’est évidemment une mauvaise nouvelle pour le tourisme en Thaïlande. Celui-ci a déjà beaucoup de peine a redémarrer. Il faut dire que comme tout le monde, la Thaïlande lutte contre une vague de Covid-19 alimentée par le variant omicron. Pour cela, elle exige actuellement que les visiteurs vaccinés réservent un hôtel et passent un test RT-PCR avant de demander un visa. De plus, les formalités sont très lourdes. De quoi largement décourager de nombreux amateurs. Une situation d’autant plus préoccupante pour un pays ou le tourisme est un levier indispensable a la reprise économique.

La Thaïlande une destination privilégiée des Russes

Plus préoccupants, depuis des années, les Russes sont très présents sur les plages thaïlandaises. Environ 1,5 millions de Russes ont visité le pays avant la pandémie de 2019 et ont dépensé 3,3 milliards de dollars, soit la troisième source de revenus touristiques du pays, selon les données officielles. Une véritable invasion, pacifique celle-la, qui dure encore, car les touristes russes ont été parmi les plus nombreux à retourner dans les stations balnéaires de Thaïlande depuis l’assouplissement des restrictions sanitaires liées au Covid-19. Les destinations privilégiées sont  Phuket et Pattaya. Dans ces stations, il n’est pas rare de voir des restaurants, des spas, et même des agences immobilières avec des enseignes en caractères cyrilliques. La présence russe avant le Covid-19, générait environ un cinquième de son produit intérieur brut grâce au tourisme.

Qui ont maintenant des problèmes pour rentrer en Russie 

Ce n’est donc pas surprenant que L’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février a déclenché un léger vent de panique. Au total, 3 100 Russes sont bloqués à Phuket, tandis qu’un peu plus de 2000 se trouvent à Samui et un plus petit nombre à KrabiPhang Nga et Bangkok.

Les causes de ce blocage sont évidemment à chercher dans la baisse du nombre de vols internationaux en direction de la Russie. Bien que la Thaïlande n’ait pas interdit les vols russes, les restrictions de l’espace aérien international ont vu certaines entreprises annuler des liaisons. C’est donc pour les touristes concernés, la course aux billets. Concernant les Russes, les itinéraires alternatifs passent par exemple le Moyen-Orient avec différentes compagnies.

Et des problèmes de paiement en Thaïlande

Tout cela, évidemment, favorise une flambée des prix qui coïncide mal avec la deuxième mauvaise nouvelle. Il s’agit de la suspension des opérations de Visa et MasterCard pour les ressortissants russes. Dans ce contexte, les autorités thaïlandaises envisagent d’adopter éventuellement le système Mir, une structure russe de transfert électronique de fonds ainsi que des monnaies numériques.

Cependant, cet aspect technique masque un problème plus profond, à savoir la chute du rouble et les difficultés de transfert d’argent. Cela incite les touristes russes à annuler leurs voyages en Thaïlande. Pourtant le gouvernement thailandaise prend bien soin de menager les susceptibilités. Le royaume a soutenu une résolution des Nations unies adoptée lors d’une réunion d’urgence le 2 mars, demandant le retrait des forces russes d’Ukraine et déplorant « l’agression de la Russie contre l’Ukraine ». Cependant, plus tard, le porte-parole du gouvernement, a réitéré la position de la Thaïlande sur la guerre en Ukraine, à savoir rester neutre, en accord avec la position de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).

Crédit photo : Hanny Naibaho

 

 

 

A propos de l'auteur

La Rédaction