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États-Unis : plus « d’armes fantômes » pour plus de morts réels

En matière d’armes à feu et de leur utilisation, les États-Unis font figure de pays très libéral. Pas étonnant donc que l’on retrouve sur le marché les dernières trouvailles en la matière. Tout cela pour le pire et surtout pour le pire. Le pays est confronté maintenant à ce que l’on appelle les « armes fantômes ». Ces armes à feu peuvent être achetées sur Internet en pièces détachées, puis assemblées par n’importe qui à son domicile. C’est apparemment la technique à la mode pour s’équiper afin de commettre des fusillades dans des écoles.

Recrudescence des fusillades aux Etats-Unis

Signe des temps, hélas au Etats-Unis, on apprend aussi, au milieu des cours traditionnels, l’art et la manière de prévenir au mieux en cas de fusillades. Il faut dire que les chiffres sont assez hallucinants. Alors que le nombre d’armes vendues aux USA est en constante augmentation, les fusillades de masse ont augmenté d’année en année aux États-Unis. Actuellement, la Gun Violence Archive (GVA), qui définit une fusillade de masse comme « quatre personnes ou plus blessées par balle ou tuées en un seul incident, au même endroit et au même moment, sans compter le tireur a recensé depuis le début de l’année, 104 fusillades de masse. Cela représente près de 1,3 incident par jour. Elles ne touchent évidemment pas que le milieu scolaire.

Les armes fantômes

Dans un tel contexte, il n’est donc pas étonnant de voir se développer un terrible marché autour des armes. Comme tous les secteurs du commerce celui-ci propose sans cesse des innovations. À travers, on retrouve donc ces fameuses « armes fantômes« . Cette terminologie regroupe deux types de pistolets. Les premiers sont en plastique, peuvent être construits grâce à une imprimante 3D et ne tirent généralement qu’une seule munition. Les seconds, ceux retrouvés sur un nombre croissant de scènes de crime, sont reçus sous forme de kit.

Un flou juridique

Le principe est de contourner les réglementations, déjà très laxiste en la matière en vigueurs. En effet, sans aucun numéro de série, ces armes passent ne sont pas soumise à des lois fédérales enregistrant celles qui sont en circulation. Pour couronner le tout, ces armes profitent à d’un flou juridique. Étant vendues en kits, elles ne sont pas considérées comme des armes et ne peuvent même pas être déclarés.

Une prolifération inquiétante

Si on rajoute à cela, à la fois la facilité impressionnante et la simplicité avec laquelle on peut assembler ces kits d’armes à feu, on comprend leur « succès ». Une porte-parole du Bureau of alcoholtobaccofirearms and explosive, Carolyn Gwathmey, précise qu’entre janvier 2016 et décembre 2020, environ 23 206 armes fantômes ont été rapportées par les forces de l’ordre depuis de potentielles scènes de crimes, incluant 325 homicides.

Les mineurs et les écoles en première ligne

Les plus exposés sont évidemment, ceux qui sont les plus influençables et qui ne peuvent pas avoir de permis d’armes. À ce titre, les enfants et les ados sont en première lignes. De fait, la liste des adolescents ayant blessé ou tué un ou plusieurs camarades grâce à ces «armes fantômes» s’allonge. Évidemment, le plus souvent, le lieu de ces drames est celui fréquenté par ces mineurs à savoir les écoles. En raison de ces incidents, neuf États américains, dont celui de New York et la Californie, ont enclenché des procédures de législation.

Crédit photo : Max Kleinen

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La Rédaction