Au Salon de l’agriculture, la consommation d’insecte sort de l’anecdotique. Ce secteur se fait même un nom. Elle s’intègre dans « l’agri-food« , un nom que l’on entend de plus en plus sur differends marché. Pour cela, il a fallu se débarrasser de certaines images. Fini le croquage de scorpions ou de vers, nous ne sommes plus dans le folklore, car les entreprises misent de nouvelles techniques de productions. La consommation d’insectes a fait de très gros progrès économiques et réglementaires pour s’attaquer à de très gros secteurs alimentaires.
Un secteur de transformation, et en pleine transformation
Il faut d’abord comprendre que le secteur de l’alimentaire, ce n’est pas seulement ce qui arrive directement dans nos assiettes. De nombreuses préparations sont maintenant faites à base de produits alimentaires très divers. C’est là, que la consommation d’insectes fait actuellement son chemin. À la pointe de cette transformation, on retrouve la société Ynsect. Celle-ci a profité du salon pour mettre en avant le premier programme industriel au monde dédié à la génétique des scarabées.
Un apport en protéine important
Ceci constitue un excellent exemple de ce que les insectes peuvent représenter dans le futur de notre alimentation. Le séquençage de leur larve, le ver de farine, va permettre d’améliorer la sélection des insectes d’élevage. Ainsi, ils peuvent entrer dans la production de produits alimentaires pour les animaux et les humains. Elles ont comme particularité d’avoir de hautes qualités nutritives et en quantité industrielle. En cela, elles sont une réelle source alternative de protéines.
Une production en phase avec la protection de la nature
Parmi les arguments majeurs déployés par Ynsect, figure la lutte contre le changement climatique et la protection de la planète. Les insectes peuvent remplacer la viande dans nombre de recettes avec une empreinte carbone faible, voire négatif. À ce sujet Ynsect, rappelle au passage qu’elle finance des opérations de plantations d’arbres. Mais le plus important, c’est le principe d’une production agricole neutre en carbone. Elle s’inscrit complètement dans les démarches de secteur naissant comme l’Agri-tech, pour la production de produits destinés à des usages non-humains comme l’énergie, ou de la food-tech pour l’alimentation.
Une réglementation européenne mise en place
À côté d’Ynsect, 5 autres entreprises françaises s’atteignent désormais une échelle industrielle et emploient plus de 300 personnes. Mais le secteur rayonne grâce à une multitude de start-ups foisonnantes. Et les choses s’accélèrent à tous les niveaux, au niveau européens aussi, les choses avancent. Jusque ici, l’autorisation de la consommation d’insectes n’était jusqu’à 2021 que nationale, chaque Etat acceptant on non selon l’avis de leurs autorités sanitaires, la mise sur le marché de ces produits. la Commission de Bruxelles à modifier a changé la donne en autorisant la commercialisation dans les 26 Etats membres du ver de farine en juillet 2021, du cricket migrateur « Locusta migratoria » en novembre et enfin du grillon domestique « Acheta domesticus » en décembre sous toute forme, congelées, séchées ou en poudre.
Pour cela, la commission a mené une « évaluation rigoureuse » par l’intermédiaire de l’Agence européenne de sécurité des aliments. Celle-ci a convenu que les nouvelles conditions d’utilisation étaient conformes et sans danger. Ainsi les trois catégories d’insectes concernées, les scarabées, les mouches et les grillons peuvent ainsi être exploitées.
Plus de nourriture en moins de place
Au bout du compte, l’avenir s’annonce prometteur pour ces industries alimentaires. Elles s’intègrent parfaitement dans ce que l’on nomme l’agri-tech. Ce domaine d’activité où on utilise et conçoit des outils technologiques pour améliorer le quotidien des agriculteurs. Il s’agit d’un secteur en plein essor aux multiples avantages, propice au développement de start-up. Cependant, son plus bel argument réside dans la possibilité de faire travailler des milliers de personnes et de pouvoir nourrir dix milliards d’Hommes. Rajoutons a cela, 2 arguments plus d’actualités, tout ceci ne demande en général qu’un espace de production très réduit et cela n’aggraver pas le changement climatique.
Pour l’instant, l’apport de proteine très important que l’on trouve dans les produits a base d’insectes interressent particulièrement les nutritionnistes sportif. Cependant, en attendant d’être servi éventuellement directement dans nos assiettes dans le futur, les insectes ont largement conquis le secteur de la nourriture pour les animaux . Pour le reste, il convient encore de faire de larges transformations pour incorporer les différents insectes dans nos assiettes.
Crédit photo : Karim Manjra