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Eolien en mer : la Méditerranée, a son tour, concernée

L’invasion de l’Ukraine par la Russie et ses conséquences économiques ont mis l’accent sur la dépendance de la France en matière énergétique. De fait, tout ce qui touche à la production énergétique prend une plus d’importance dans le débat actuel. C’est donc au milieu de cet actualité brulante que le gouvernement annonce qu’il veut accélérer l’éolien en mer. Dans cette optique, les tout premiers appels d’offres ont été fait Méditerranée. Ils concernent notamment deux parcs offshores flottants, qui devraient voir le jour d’ici à 2030.

L’éolien offshore pourrait devenir la deuxième source d’électricité en France

Il s’agit clairement de faire plus de place à la production d’électricité par éolienne. En témoigne une prise de position volontariste en la matière du Premier ministre Jean Castex. Pour lui, l’éolien offshore pourrait devenir « la deuxième source d’électricité en France après le nucléaire ». L’objectif se situe vers une production de « 20 % de la consommation d’électricité en France. Cette annonce complète le discours d’Emmanuel Macron sur l’énergie. Celui-ci propose de passer à 50 parcs marins (40 gigawatts de capacités installées) d’ici à 2050.

Des projets en Méditerrannée

Cette fois, il est question de deux sites au bord de la Méditerranée qui permettront d’alimenter en électricité un million de personnes. Le premier sera implanté à 22 km de Port-la-Nouvelle dans l’Aude. Le second devrait être implanté à 22 km au large de Fos-sur-Mer. Chaque ensemble sera attribué dès 2023 à des développeurs. Il comprendra une vingtaine d’éoliennes, pour une capacité de production de 250 mégawatts (MW) chacun. Ils pourront dans un second temps être étendus à 750 MW.

De nombreuses réticences

Comme souvent, l’annonce a été diversement apprécié du côté des régions méditerranéennes concernées. La présidente d’Occitanie Carole Delga s’est félicitée de l’annonce, se réjouissant que sa région fasse « figure d’exemple en France ». En revanche, de nombreux défenseurs de l’environnement, des pêcheurs, des scientifiques et des élus locaux s’étaient prononcés pour un report. Ils mettent en avant les risques que ces infrastructures font peser sur ce milieu méditerranéen, particulièrement riche, mais surtout très fragile.

Le retard français en la matière

À ce sujet, il faut noter que la France est très en retard dans l’éolien en mer par rapport à de nombreux pays comme le Royaume-Uni, les pays scandinaves, et même l’Allemagne. C’est pour cela qu’en 2009, les projets de 4 parcs avaient été lancés. Cependant de multiples recours, on empêche le début des travaux. Ainsi, perdus au milieu de procédures administratives aucun n’a encore vu le jour.

Des projets qui ne débouchent pas

Aujourd’hui, on compte pas moins de sept projets qui restent à des degrés divers d’avancement, en Atlantique ou en mer du Nord. Logiquement, le tout premier, face à Saint-Nazaire, doit être mis en service d’ici à la fin 2022. Il aura fallu attendre 10 ans après son attribution au consortium EDF-Enbridge.

Malgré des avancées techniques

Il est vrai que la technologie flottante est encore à ses prémices et il convient de la manipuler avec précautions pour éviter de grosses erreurs. Cependant, les observateurs y voient l’avenir du secteur. Les progrès permettent par exemple d’installer le flottant de plus en plus loin des cotes. On doit prendre en compte ce qui se fait dans d’autres pays pour s’en inspirer. Cependant avec 2 800 km de front de mer, il apparaît difficile de se priver de cette source d’énergie et d’une filière créatrice d’emplois et aux retombées locales diverses.

L’objectif a été fixé à 50 parcs. Pour cela, le gouvernement a aussi annoncé lundi l’attribution de 2 GW de projets chaque année à partir de 2024. Un engagement qui devra encore être inscrit dans la loi de programmation énergétique attendue mi-2023, note-t-on chez France Energie Eolienne (FEE), l’association professionnelle.

Crédit photo : Archamgen

 

 

 

 

 

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La Rédaction