Une nouvelle enquête précise la tendance à la baisse de la lecture chez les jeunes
Très concrètement, l’enquête a été menée auprès de 1 500 jeunes âgés de 7 à 25 ans. Elle concerne exclusivement ce que l’on appelle la lecture « loisir ». On ne compte donc pas la lecture obligatoire liée aux études ou au travail. Cette tendance à la baisse s’amorce nettement après l’entrée au collège donc après 12 ans. La raison de ce décrochage est évidemment à voir du côté de l’écran d’ordinateur. Actuellement, en moyenne hebdomadaire, les 7-25 ans passent huit fois plus de temps devant un écran qu’à lire par plaisir.
Les garçons plus touchés que les filles
C’est le phénomène le plus préoccupant de l’étude baptisée « Les jeunes Français et la lecture » le décrochage de la lecture à l’adolescence est toujours bien présent et réel, notamment chez les garçons. L’étude révèle qu’en moyenne, les lecteurs loisirs lisent 3 h 14 par semaine (soit près de vingt-huit minutes par jour) », alors que « l’ensemble des 7-25 ans (lecteurs ou non) passe 3 h 50 par jour devant un écran dont 2 h 50 par jour sur Internet ». Ce phénomène est plus important chez les garçons que chez les filles.
Le confinement n’a pas amélioré la chose
Cette étude va aussi à l’encontre d’une idée reçue classique qui veut que les confinements aient largement profité à un hypothétique retour aux joies de la lecture. En fait, c’est une nouvelle fois, les écrans d’ordinateurs qui ont profité de ces périodes particulières. En effet, si 38 % des 7-25 ans ont lu plus pendant les confinements, ils ont surtout regardé les séries, utilisés leur smartphone, joué à des jeux vidéo. À ce sujet, il convient de préciser que ces progressions étant plus importantes chez les 20-25 ans que chez les plus jeunes.
Perte en quantité et en qualité
Pour enfoncer un peu plus le clou, il faut rajouter que si le temps passé à lire diminue, la qualité de ce temps baisse aussi. De plus en plus de jeunes, font souvent autre chose en même temps qu’ils lisent. Rajoutez une activité internet au moment où l’on fait autre chose se généralise. On envoie facilement des messages sur les réseaux sociaux, on regarde des vidéos, ou on joue à des jeux vidéo même en marchant ou lorsque l’on discute avec quelqu’un par exemple. Comme pour le reste, cela a de l’impact sur la qualité de ces lectures.
Ne pas baisser les bras
Maintenant, que l’on a bien œuvré pour les obsédés de la décadence générale et irréversible, essayons de sauver, ce qui peut-être sauvé. Tout d’abord, ajoutons d’autres chiffres plus rassurants. Chez les 7-19 ans, 83 % déclarent lire pour leurs loisirs, contre 78 % en 2016, soit une hausse de 5 points.
Ensuite, la réaction face à cela est importante. Il ne faut pas, une nouvelle fois adopté des attitudes extrêmes qui ramène au même. C’est-à-dire d’un coté, faire l’autruche et continuer comme si ne rien était. De l’autre considérer que le problème est irréversible et opter pour un désœuvrement global. Dans les 2 cas, on baisse les bras, heureusement, ce n’est pas le cas et la lecture a été désignée « grande cause nationale ».
Tout d’abord, il convient de ne pas systématiquement mélangée lecture et lecture d’un livre. N’oublions pas que le sondage a été commandité par le CNL, donc un syndicat du livre. Il existe dans toutes ses consultations une zone de flou. Est-ce que lire un livre sur Internet, s’apparente à lire ou consulter un écran ? Quoiqu’il en soit, le CNL prône une attitude plus décomplexée face à la lecture. Cela veut dire qu’ils ne faut pas sous-estimer les BD, les mangas. Ces genres ont tous leur légitimité. Plutôt que de les opposer considérons qu’ils représentent peut-être une porte d’entrée pour d’autres formats, disons plus ambitieux sur le plan littéraire. Ils faut alors créer les passerelles.
Des plans d’action déjà en place
À ce sujet, l’étude souligne également à quel point les jeunes « apprécient que le livre et la lecture viennent à eux ». Le CNL insiste sur l’utilisation des actions mises en place. Il s’agit de Partir en livre, le Quart d’heure lecture, ou le Pass culture. Selon l’étude, 44 % des 18-20 ans l’ont utilisé, très largement pour acheter des livres. L’effet semble perdurer, car pour 68 % cela leur a donné envie de lire ou de lire plus, et pour 80 % d’acheter des livres.
Crédit photo : Mélanie These