Le pouvoir et les exigences des oligarques
Bien sûr, il y a des urgences et l’actualité ne penche pas vraiment, vers de lendemains qui chantent pour l’Ukraine. Cependant, en matière économique, il s’agit de prévoir et de prévoir encore, souvent à plus long terme. Ainsi, pour certains, tous les scénarios sont à envisager. Cette pression n’est pas uniquement économique, il faut rappeler que les oligarques constituent une élite commerciale ultra-riche, elle est inter-dépendante du pouvoir en place. C’est celui-ci qui lui octroi des avoirs et du pouvoir. Cependant, on peut se demander jusqu’ou va, une fidélité essentiellement basée sur le gain et sur la peur. En mettant à mal l’argent et les actifs de ces oligarques, on réduit l’intérêt de ces personnes à maintenir au pouvoir un Vladimir Poutine dont les décisions nuisent à leurs affaires.
Une manne financière pour la reconstruction de l’Ukraine
C’est un levier non-négligeable que compte bien actionner les occidentaux, a cela, on peut ainsi rajouter qu’en cas de résolution du conflit, l’Ukraine aura bien besoin d’argent pour se reconstruire. Il est évident que tous ceux qui pourront contribuer à cette reconstruction soit par leur action ou par leur financement seront les bienvenus et pourront influencer le gouvernement ukrainien en place. On commence à faire des évaluations autour au moins 100 milliards de dollars.
Des actifs et des comptes déjà bloqués
Les choses ont déjà commencé et ainsi selon les chiffres de la Commission européenne les pays de l’UE ont gelé 29,5 milliards d’euros d’avoirs russes et biélorusses dans le cadre des sanctions adoptées contre la guerre menée en Ukraine. Parmi ces actifs, on compte 6,7 milliards d’euros incluant des bateaux, des hélicoptères, des biens immobiliers ou encore des œuvres d’art. Mais ce n’est pas fini, 196 milliards d’euros de transactions ont été bloqués alors que seulement la moitié environ des 27 pays membres du bloc ont jusqu’à présent détaillé les mesures prises pour geler des avoirs dans le cadre des sanctions contre la Russie.
L’Europe n’est pas évidemment la seule à agir et par exemple le Canada a annoncé vouloir devenir le premier pays du G7 à liquider des actifs russes pour financer l’aide à l’Ukraine. Il a annoncé de nouvelles sanctions contre 203 personnes « complices » de la tentative d’annexion du Donbass.
Une surveillance accrue pour éviter les détournements
Pour accélérer les choses et compléter cette évaluation la Commission a demandé aux États de partager leurs informations. Selon plusieurs économistes de renom, la manne totale pourrait approcher les 1 000 milliards. C’est pour cela que pour aller plus loin, de nombreux économistes appellent à l’instauration d’un registre mondial des actifs. Il permettrait de démasquer qui se cache derrière le propriétaire légal, de tous les types d’actifs, de sociétés et d’autres structures juridiques. Il s’agit de mieux cibler les fortunes cachées des oligarques russes au sein de structures opaques.
Au passage, notons que cela mettrait plus largement en évidence quelques pratiques qui ne sont pas uniquement le lot des oligarques russes. Cela pourrait aussi mettre en évidence quelques noms connus qui continue a commercer avec le pouvoir russe, mais qui n’aimerait pas que cela se sache. Il faut aussi une surveillance accrue sur ces sommes pour être sûr qu’elles ne finissent pas dans d’autres profiteurs de situation.
En attendant, espérons que ces problèmes de reconstruction arrivent le plus vite possible, cela voudrait dire que pour les Ukrainiens, ce cauchemar est finie. Pour le reste, gageons qu’ils ne toucheront hélas pas directement vraiment la totalité de ces sommes pharaoniques.
Crédit photo : Mohd Azrin