Toutes ces périodes d’élections mettent une nouvelle fois mises en lumière l’importance grandissante de nos réseaux sociaux. Toujours plus de messages et de vidéos circulent, sur toujours plus de plates-formes et autres forums. Difficiles d’y échapper et d’ailleurs tous les candidats aux présidentielles utilisent? a plus ou moins bon escient ces nouveaux canaux de diffusion. Tout ceci donne lieu évidemment à des analyses. Celles-ci constatent que notre activisme sur Internet s’organise souvent autour d’idées déjà bien établies. Il semblerait de ce fait que la présence sur les réseaux soit plus élevé chez les partisans des extrêmes du paysage politique.
L’impact encore faible en France les réseaux sociaux
Tout d’abord, ne nous affolons pas outre mesure. En France, si l’utilisation des réseaux sociaux au niveau électoral se développent, ils restent cependant relativement minoritaires. Les commentaires à la suite de messages de candidats restent relativement peu nombreux tant sur Twitter que sur Facebook. Ces chiffres restent relativement modestes si on les rapporte au nombre d’inscrits sur les listes électorales, ou même au nombre de personnes inscrites sur les réseaux sociaux en France. Les réactions aux messages des candidats restent relativement rares, a fortiori lorsqu’on les compare à leurs nombres d’abonnés.
Les extrêmes plus à l’aise sur Internet
Cependant, on peut tout de même en dégager quelques tendances. En premier lieu, les candidats, qui suscitent plus de réactions sont à l’exception du président les candidats d’extrême droite (Marine Le Pen, Eric Zemmour, Nicolas Dupont-Aignan) et Jean-Luc Mélenchon. A partir de là, il est logique de penser que ces citoyens, mobilisés sur Internet, sont enclins à avoir des opinions plus tranchés et plus radicales que la moyenne.
L’ensemble des données confirme que les plus grandes plateformes sont plus utilisées et visés par les électeurs d’extrêmes droite. Par exemple sur Twitter, ceux qui se positionnent très à droite sont quatre fois plus nombreux (12 %)que les individus se déclarant très à gauche (12 %).
L’extrême droite en force sur les réseaux
De fait, c’est un engrenage classique qui se met en marche, les partis comme ceux d’Eric Zemmour ou Dupont-Aignan ont évidemment les mêmes analyses, ils concentrent donc de nombreux efforts sur les réseaux sociaux. Plus de moyens donc plus de résultats et d’interactions qui génèrent à nouveau des moyens etc etc... . Du coup, lors des élections législatives, on peut s’attendre, une nouvelle fois à une surreprésentation dans les réseaux sociaux de citoyens exprimant des préférences politiques plus polarisées que l’électorat dans son ensemble.
De plus, le fonctionnement et la rhétorique des partis extrêmes se déclinent très facilement sur le format des réseaux sociaux. Ce sont des idées claires, simples, aisément maniables sous la forme rapide, virulente à base de slogans et de phrases courtes. Pas ou peu, de discours, quelques ides fortes centralisées et constituées autour d’un leader charismatique, sont simples à diffuser sur Internet en direction des militants et de ceux qui tendent l’oreille.
Une radicalité qui dépasse le cadre d’internet
Il reste que tout ceci tourne souvent en circuit fermé. Les plateformes ont tendance plutôt à faire monter la sauce entre les militants d’un même bord. De ce côté-là, on peut imaginer en effet que cela peut conduire à une certaine radicalité en politique. D’ailleurs, il en est de même pour d’autres sujets que la politique avec parfois des dérives condamnables. Maintenant, il est difficile d’affirmer que cela impacte encore très fortement l’ensemble du débat. La radicalité des réseaux correspond surtout à une radicalité globale des idées et des attitudes qui circulent de plus en plus dans notre société.
Crédit photo : Marvin Meyer