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Pornographie en ligne, un clic pas encore jugée trop facile

La pornographie, ça ne date pas d’hier. Cependant, nous sommes maintenant loin des estampes japonaises glissées au fond d’un tiroir. Actuellement, par l’intermédiaire de sites internet, il est devenu possible à un plus grand nombre d’accéder à une flopée d’images, de films et de vidéos à caractères pornographiques. Justement, c’est cet accès trop facile, surtout pour les plus jeunes que le législateur veut aujourd’hui encadrer. Il reste que cela apparaît plus difficile à faire qu’à dire.

Un nouveau jugement favorable pour les sites pornographiques 

Le dernier échec en la matière a été vécu par L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Cette institution souhaitait voir bloqués cinq sites pornographiques. Hélas, le jugement lui a été défavorable. De fait PornhubXhamsterXvideosTukif et Xnxx, peuvent continuer a fonctionner comme avant.

Le porno sur internet en constante progression

En matière de pornographie, les plus vieux d’entre nous, se remémoreront, avec une certaine honte, nos entrées dans des cinémas de coin de rue. Pour d’autres, des revues glissées dans d’autres et bien d’autres stratagèmes. Tout cela afin d’apercevoir un sein et dans les meilleurs cas un couple nu enlacé. Toutes, ces petites difficultés, alliées a une honte pour la chose rendait la pornographie pas aussi accessible qu’aujourd’hui. De plus, ces films et images n’en montraient souvent guère plus qu’un bon thriller, un peu chaud et racoleur de Netflix. Maintenant, pour faire frissonner nos jeunes gens ou nos célibataires endurcis, il en faut bien plus. L’industrie du pornographique répond à la demande et actuellement tous les genres, toutes les envies, tous les débordements et les travers sont facilement abordables sur des sites. On parle ici d’environ 250 sites de cette nature avec une audience supérieure à 200 000 visiteurs uniques mensuels.

Et surtout toujours trop facile d’accès pour les mineurs

Chacun est libre de vivre sa sexualité comme il entend à partir du moment où il est majeur. En fait, c’est là que le souci réside. La vérification de l’âge des visiteurs que nous connaissons tous (Allons, allons pas de ça entre nous ! ) repose sur un système trop simple et très hypocrites. Il s’agit d’une fenêtre demandant à l’internaute de confirmer d’un simple clic qu’il est majeur et en âge de consulter des contenus pour adultes. Ce système de déclaration sur l’honneur n’est plus, en théorie, autorisé en France depuis un décret publié en 2021. Mais les législateurs n’ont pas précisé les moyens à utiliser pour se mettre en conformité. Depuis les choses traînent.

Des solutions pas encore mises en œuvre

Certaines solutions sont déjà possibles. Pour les sites proposant du contenu payant, il faut au moment de l’inscription de fournir des coordonnées bancaires. Évidemment, cela n’a pas lieu pour des sites gratuits. Ceux-ci vivent sur les bénéfices de la publicité engendrée par un trafic important car gratuit. 

Dans la série solution, on peut citer l’utilisation de FranceConnect. C’est le service d’authentification utilisé par différents services publics (impôts, santé). Autre système, l’achat d’un passe auprès d’un revendeur physique, chargé lui-même de la vérification de l’âge du client, comme le font, par exemple, les buralistes.

Car largement contesté 

Face a une éventuelle mise en place d’un moyen de vérifications vraiment sérieux et efficace les éditeurs de sites pornographiques, surtout indépendants, réagissent. Ils font valoir que la vérification et le contrôle des outils de vérification deviendrait aussi un moyen de mieux recueillir des données sur leurs internautes. En cela, ils sont rejoints par la CNIL qui déclare « Une telle collecte de données présenterait, en effet, des risques importants pour les personnes concernées dès lors que leur orientation sexuelle réelle ou supposée pourrait être déduite des contenus visualisés et directement rattachée à leur identité ».

Enfin, un tel système doit terriblement l’efficace, car il règne autour des sites pornographiques et des données qu’ils traitent toute une mouvance mafieuse. D’ailleurs, la majorité des internautes le savent et ne veulent pas laisser des données personnelles et bancaires. Ces risques ont d’ailleurs fait l’objet d’un rappel de la Commission nationale de l’informatique et des libertés.

Une question de réelle volonté 

L’Arcom a donc une nouvelle fois échoué, à obtenir le blocage, par les fournisseurs d’accès à Internet français de cinq sites pornographiques. En fait, cette fois, il a suffi d’une erreur de procédure constatée par la présidente du tribunal judiciaire de Paris. On l’a bien compris, trouver des excuses pour continuer à « faire avec » les sites pornos sera toujours de mise. Il est vrai que le poète a dit que « la pornographie, c’est avant tout l’érotisme des autres ». Il reste que concernant nos enfants, il va falloir très clairement savoir si nous voulons qu’ils vivent une vraie sexualité épanouie, varié et accessible ou s’ils se contentent de balader dans une virtualité frustrante, codifiée, malsaine et pleine d’a priori.

Crédit photo :  pickawood

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La Rédaction