D’un côté du continent, une alliance fait clairement parler d’elle, il s’agit de l’OTAN. Pendant ce temps-là, de l’autre côté du globe, un autre accord et une alliance sur la sécurité régionale ne font pas l’unanimité. Heureusement, rien de comparable dans les désaccords et les conséquences terribles qui ont lieu aux portes de l’Europe. Cependant, il convient de noter que récemment les nations du Pacifique rejettent un projet d’accord avec la Chine sur la sécurité régionale.

Un accord qui tombe à l’eau

Un bon accord et un accord dans lequel tout le monde s’y retrouve. Apparemment, c’est là, que le vaste accord proposé par la Chine sur la sécurité régionale et le développement économique coince. En effet, des pourparlers entre le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et les représentants de 10 nations du Pacifique viennent d’être interrompus. Le projet a été assez sèchement rejeté. Cela constitue un important revers diplomatique pour la Chine. Du coup, il a fallu dérouler des tapis de diplomatie pour annoncer cet échec. Dans ces cas-là, on évoque des divergences sur la « vision commune de développement » proposée par Pékin. Il est aussi question de difficultés à faire un consensus régional.

Trop beau pour être vrai

Sur le papier, l’accord entre la Chine et les îles du Pacifique comprenait des millions de dollars d’aide financière et la perspective d’un accord de libre-échange. La perspective d’un accès plus facile au vaste marché chinois, peut apparaître très appétissant. Dans l’accord, il était aussi question d’une aide chinoise pour l’entraînement de forces de l’ordre, de cybersécurité, mais aussi la cartographie fine des fonds marins et une meilleure exploitation des ressources naturelles maritimes et terrestres.

L’Australie et les Etats-Unis surveillent

Tout ceci est apparu un peu trop beau et trop simple. Le projet de Pékin avait d’ailleurs suscité des réactions au niveau international. Le département d’État américain a d’ailleurs très vite mis en garde les nations du Pacifique contre ces « accords opaques et vagues « . Il est vrai que l’Australie et des Etats-Unis, voient d’un mauvais œil la montée de l’influence, notamment militaire de la Chine dans la région. Les 2 pays réclament depuis longtemps que la Chine cesse d’étendre son influence sécuritaire dans la région.

Des accords militaires qui ne passent pas

Plus directement concernés, La Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Samoa et les États fédérés de Micronésie figurent parmi les pays qui s’inquiètent de ces propositions. La tension monte quand il s’agit par exemple de la reconnaissance diplomatique de Taïwan. De plus, de nombreuses iles préfèrent garder leur indépendance en matière de sécurité et de défense nationale. Par contre, le Premier ministre fidjien renvoie dos à dos tout le monde. Tous les pays industriels et les grands pollueurs et rechauffeurs de la planéte doivent comprendre que la plupart des îles du Pacifique ne s’élèvent guère au-dessus du niveau de la mer, ce qui les rend particulièrement vulnérables à la montée des eaux causée par le changement climatique. 

Pas un échec, une réussite encore en attente

Alors ne nous y trompons pas, nous sommes en Asie ou juste a coté, il est donc très important de sauver la face. Du coté Chinois, on affirme que les pays concernés « continueront à avoir des discussions et des consultations continues et approfondies afin de dégager un consensus plus large sur la coopération ». Une annonce a stipulé que les 10 nations insulaires avaient conclu des protocoles d’accord avec la Chine dans le cadre du projet d’infrastructures chinois des « Nouvelles routes de la soie ». Du côté des 10 nations du Pacifique, le Premier ministre fidjien Frank Bainimarama a déclaré « Comme toujours, nous avons privilégié le consensus ».

L’important pour ses petites nations du Pacifique, c’est de maintenir de bonnes relations avec la Chine, et ainsi de trouver un juste équilibre entre Pékin et Washington ou de s’en servir pour jouer l’un contre l’autre. Garder les eaux calmes, éviter les orages et ouragans tout un art très difficile mais indispensable pour de petites iles.

Crédit photo : gary-runn