Une suspension de rachat surprise
Les commentaires et les polémiques sur les conséquences de cette vente agitaient déjà tout le monde. Soudain avec un sens du scoop bien prononcé et dans un tweet « surprise » dont il a le secret, Elon Musk a annoncé qu’il suspendait le rachat de Twitter. Les conséquences ne se firent pas attendre. Cette décision, même qualifiée de « temporaire », a fait l’effet d’une bombe. Avant même l’ouverture de la Bourse de New-York, l’action de Twitter a aussitôt chuté de 25 % avant de se stabiliser autour de 17 %.
Les raisons de cette hésitation
Cette hésitation, un peu inhabituelle et pas vraiment dans le caractère du patron de Tesla et SpaceX, peut s’expliquer de différentes manières. Évidemment, un projet de rachat de 44 milliards de dollars exige une lisibilité de l’entreprise dans tous les domaines. Au milieu des précisions qu’Elon Musk veut avoir en plus, il est question de la proportion de faux comptes. Elon Musk a fait savoir qu’il soupçonne que leur proportion représente au minimum 20 % des utilisateurs et non moins de 5 % comme l’affirme Twitter en se basant sur une estimation.
Trop de faux comptes pour le prix demandé
Cela en dit long sur la manière dont Twitter fonctionne. Le site n’exige pas de ses utilisateurs qu’ils s’inscrivent en utilisant leur véritable identité. De fait, Twitter draine avec le temps, et selon les spécialistes, entre 9 % à 15 % de « bots ». Ce sont des programmes informatiques qui simulent artificiellement l’activité humaine. En fait, Twitter se contente d’interdire les usurpations d’identité et les comportements visant à tromper ou à manipuler autrui, comme les tentatives d’escroquerie. Notons qu’ils n’est pas le seul réseau social a drainé ces faux comptes, qui faussent l’importance des choses.
Faux comptes et faux problème ethique
Ne nous y trompons pas, tout cela ne choque pas outre mesure Elon Musk. L’éthique autour de la manière dont Twitter fonctionne et la présence de ces faux comptes ne sont pas un sacrilège aux yeux du milliardaire. Ils représentent surtout des coquilles vides qui sont gênantes et amoindrissent la réelle possibilité d’impact du réseau social. En fait, Musk compte bien aller plus loin. Twitter est bien le réseau social préféré des personnalités politiques, des journalistes, des observateurs, des « experts » et des « influenceurs ». Cependant, il a peu évolué sur le plan fonctionnel. En outre, même s’il ne le fait pas de façon parfaite, le réseau s’efforce encore de modérer ses publications.
La liberté d’expression selon Elon Musk
Et c’est bien sur ces points qu’Elon Musk compte agir rapidement. Le nouveau maître de Twitter veut en finir avec la censure au nom de la liberté absolue d’expression. C’ est cette liberté absolue et sans retenue, qui fait craindre le pire à beaucoup. On sait bien qu’elle sert souvent en priorité la liberté du plus fort ou du plus riche. Twitter étant un média à portée mondiale, il peut servir à répandre des idéologies douteuses, voire dangereuses, interdites ailleurs, mais qui feront certainement un terreau de nouveaux et fidèles utilisateurs.
Du buzz, du buzz et encore du buzz
Elon Musk ne fait jamais rien pour rien et le rachat de Twitter, financé en grande partie par ses fonds propres, doit servir ses intérêts. Beaucoup y voient un acte à portée politique. En attendant, Elon Musk s’offre un grand coup de projecteur. L’opération et ses éventuelles conséquences occupent un large l’espace médiatique. C’est une parfaite exposition, qui doit flatter l’ego et le narcissisme du milliardaire.